Avec un taux d’endettement de projeté de 67%, 69%, selon des universitaires, le pays va bientôt atteindre la limite fixée par l’Umoa qui est de 70% du Pib.
Fini le temps où le Sénégal s’endettait en chantant. En effet, selon les projections de la Banque africaine de développement (Bad) la dette publique du Sénégal devrait atteindre 67% en 2020 et atteindre bientôt la limite autorisée dans l’Uemoa en matière d’endettement qui est de 70%. Au 31 août, la Banque a approuvé un montant total de plus de 3,26 milliards de dollars américains, pour le financement de 116 opérations. En outre, le gouvernement va s’endetter pour accélérer les paiements aux fournisseurs de l’État, estimés à 302 milliards de francs Cfa, afin de stimuler la reprise dans le secteur privé.
«Par rapport aux prévisions initiales, le déficit public devrait au moins doubler en 2020 en raison de la baisse des recettes (208 milliards de francs CFA) due au ralentissement de l’activité économique et des dépenses élevées (8%) non prévues dans le budget. Le déficit de financement supplémentaire de 481 milliards de francs Cfa qui en résulterait devrait être essentiellement comblé par des financements extérieurs», affirme la Bad avant de prévenir : «La dette publique passerait de 64% du PIB en 2019 à 67% en 2020. Le déficit du compte courant devrait rester relativement stable en raison de la réduction des importations (-7,9%) ». La banque panafricaine souligne aussi que l’inflation connaîtrait une hausse limitée grâce à l’assouplissement de la politique monétaire et à la fermeture des frontières.
La Bad indique que la crise liée à la pandémie de Covid-19 pourrait réduire considérablement les bonnes perspectives. En effet, avec la crise sanitaire le Sénégal risque de subir une diminution de l’investissement (-3%) due à une chute de l’investissement public, de l’investissement direct étranger, et des envois d’argent de la diaspora, car la pandémie a eu un impact important sur les pays d’accueil. Toutefois, la Bad soutient que la croissance du Sénégal dépendra de l’évolution de la situation mondiale, mais elle devrait redémarrer en 2021, pour remonter à 5,1% selon le scénario de base, et à 2,6% dans le scénario pessimiste.