Un séminaire est organisé à l’université Amadou Makhtar Mbow par le service national géologique du Sénégal. Il s’agit des cours de courte durée sur les métaux en Afrique, animés par des géologues sénégalais et européens et dont le thème est : Comment l’Afrique de l’Ouest peut-elle utiliser de manière optimale ses ressources minérales pour son développement économique.
Un thème important dans un contexte où on nous parle de développement en Afrique et particulièrement au Sénégal, selon lui. Nous avons beaucoup de ressources qui sont sous exploitées comparé à des pays comme le Ghana et l’Afrique du Sénégal. Mais, selon Malick Faye, la technologie est là avec des écoles de qualité qui ont formé beaucoup d’ingénieurs géologues. Malick Faye indique que la transformation des ressources naturelles au Sénégal avec la création d’une raffinerie permettra de faire du Sénégal un hub et d’attirer les pays voisins. «Il faut aussi que l’Etat développe des projets et devienne acteur. Les projets ne doivent plus être laissés aux multinationales», plaide l’ingénieur Malick Faye.
Le Sénégal est devenu un pays minier. L’exploitation du pétrole du gisement de Sangomar a démarré depuis bientôt trois mois. Le gisement de Saint-Louis, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, sera bientôt mis en service. Depuis des années, le Sénégal exploite ses mines de phosphates dans la région de Matam et des métaux lourds dans la grande côte. Mais les Sénégalais héritent de la pollution et de la poussière. Ils ne voient pas les retombées de l’exploitation de ses ressources. La faute à l’exportation. En effet, rien ou presque n’est transformé au Sénégal. Tout est exporté, avant d’être transformé et réexpédié au Sénégal sous forme de produit fini ou raffiné. Ainsi, le pays et les Sénégalais ne pourront profiter pleinement des ressources naturelles si et seulement si elles sont transformées sur place, selon Malick Faye représentant de la Société géologique appliquée aux gisements minéraux du Sénégal.
«La première chose à faire pour que les ressources soient profitables c’est qu’elles soient transformées localement. Il faut une industrie de transformation de ces matières», dit-il. «C’est à partir de là qu’on pourra créer de la valeur ajoutée et des emplois. Et il nous le faut avec les ressources minières, même si cela tarde à venir. Mais nous avons espoir», affirme Malick Faye. Il souligne que l’or qui est produit au Sénégal est pour la plupart exporté et raffiné en Suisse. «C’est un manque à gagner pour le Sénégal. Même si c’est vrai que ce sont des investissements lourds, mais il faut y penser» suggère le géologue qui préconise des partenariats avec les grandes entreprises.