La finance islamique s’est positionnée comme le segment de l’industrie financière la plus innovante et la plus dynamique du 21ième siècle au moment où le système financier international est bouleversé par une série de crises. Cette industrie a fini d’affirmer son leadership dans beaucoup de pays asiatiques et du Moyen Orient, selon le ministre des Finances et du Budget qui affirme que son Département a toujours milité pour une finance socialement responsable, prôné à ce titre une approche pour la promotion et de développement de la finance islamique et soutenu toutes les initiatives allant dans ce sens. L’objectif est de favoriser l’éclosion d’un écosystème propice pour cette finance, selon lui.
«Après la prise en compte de la fiscalité des produits financiers islamiques dans la réforme fiscale de janvier 2013, le défi de l’aménagement du cadre réglementaire a été relevé par les autorités monétaires. En effet, la BCEAO qui avait initié un vaste chantier dans ce domaine vient de prendre les dispositions particulières pour adapter les cadres réglementaires des établissements de crédit et des systèmes financiers décentralisés à la finance islamique», dit-il.
Dans cette mouvance de promotion des instruments de solidarité islamique, poursuit le ministre, le gouvernement a aussi adopté un cadre juridique pour le développement du waqf qui est un puissant outil visant à promouvoir une économie solidaire durable. Ce cadre juridique devra accueillir le premier waqf destiné à la modernisation des daras avec l’appui de la BID.
Par ailleurs, dans le cadre de la diversification de ses instruments de financement, notre pays a émis en 2014 sur le marché financier régional un premier sukuk d’un montant de 100 milliards qui a connu un succès éclatant et a été une démarche novatrice dans la sous-région au point de recevoir le premier prix africain des Awards de la finance islamique. Une deuxième émission d’un montant de 150 milliards a été réalisée en 2016.
Ces sukuks ont largement contribué au financement des projets structurants du PSE et prouvent à cet égard l’adhésion des investisseurs Sharia Compliant au PSE et leur appétence pour les obligations de type islamique.
La microfinance islamique n’est pas restée en marge de tout ce processus avec cet important projet de création d’une institution de microfinance islamique d’un capital de cinq (05) milliards FCFA en partenariat avec la BID et des privés nationaux. La création de BOUCHRA est effective. Elle doit à présent finaliser le processus d’obtention de son agrément pour exercer.
En outre toujours, avec le support de la BID, l’Etat a mis en place un Programme de promotion de la microfinance islamique au Sénégal (PROMISE) avec une ligne de financement de 47 milliards FCFA.
Notre ambition pour la finance islamique dépasse largement les résultats appréciables ci-dessus rappelés. De mon point de vue, il y a lieu de bâtir une véritable industrie financière islamique qui, à côté de la finance conventionnelle, va accompagner le processus de mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent notamment le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A). Je souhaite que ce forum international serve à renforcer nos efforts et révolutionner nos moyens pour développer notre économie à travers l’industrie de la finance islamique.
Fondateur de l’institut africain pour la finance islamique Mouhamadou Lamine Mbacké qui est par ailleurs l’organisateur du forum international sur la finance islamique, appelle l’Etat a envoyé des étudiants se former en Malaisie, om se trouve, selon lui, les meilleurs instituts dans ce domaine.