Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a présidé ce jeudi 8 juin 2023, la 39ème réunion du Conseil national du Crédit (CNC) en présence de son homologue de l’Agriculture, de l’Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, du Directeur national de la BCEAO, M. Ahmadou Al Aminou Lo et des autres membres du CNC.
La rencontre portait sur le financement de la campagne agricole 2023-2024 et la situation du système bancaire. 100 milliards de FCFA sont prévus par l’Etat pour financer la campagne de production et de commercialisation. Quant aux principaux agrégats de banques, ils se sont inscrits en hausse, caractérisés par la progression des encours de crédits de 16,3% à 6.861 milliards FCFA à la fin du mois de mars 2023.
Le taux de financement de l’agriculture par les banques est faible, de l’ordre de 3,3 %, selon le ministre des Finances et du Budget. Selon lui, cette faiblesse dans le financement est liée au dispositif prudentiel. «Cette faiblesse est due principalement au risque de crédit du secteur de l’agriculture, qui contribue pour plus de 10 % à la richesse nationale».
Les banques préfèrent attendre des garanties de l’Etat avant de s’engager à accompagner la production et la commercialisation de la campagne agricole. En effet, le ministre rappelle que 100 milliards de francs Cfa ont été alloués par le président de la République au secteur de l’agriculture au titre des subventions, intrants et de l’équipement agricole.
Les banques se sont engagées d’accorder des crédits relais jusqu’à concurrence de ce montant. «Cela est dû au fait qu’une subvention de 100 milliards de francs Cfa est disponible au titre du budget 2024, qui est en cours de préparation et qui sera déposé à l’Assemblée nationale le 15 octobre au plus tard», confirme M. Ba. Pour davantage donner des garanties, l’Etat va réintégrer des fonds dans le budget. Le retour des différents fonds est pour prévenir les risques, d’après M. Ba qui assure qu’il y aura plus d’argent pour garantir les financements des agriculteurs. «Les fonds de sécurisation du crédit rural seront réintégrés dans le budget de l’État. Il s’agit du fonds de garantie, celui de bonification ainsi que de calamité. Celui de garantie couvre jusqu’à 75 % des crédits accordés par le système bancaire», estime-t-il. Avant d’expliquer que le fonds de bonification du crédit permet que le taux de sortie de crédit soit accessible aux producteurs jusqu’à concurrence de 5,5 %.