«En Afrique, l’économie numérique est un moteur de transformation. Avec 70 % de la population âgée de moins de 30 ans, un taux de pénétration d’Internet en hausse (27 % en 2023), et une adoption massive de la « mobile money » (1105 milliards de dollars ont transité par les comptes de mobile money sur le continent durant l’année écoulée, ce qui représente une augmentation de 15% par rapport à 2023) », a déclaré Cheikh Diba.
Le ministre des Finances et du Budget qui s’exprimait mardi lors de la conférence sur la fiscalité de l’économie numérique en Afrique, affirme cependant que les défis demeurent.
– L’accès à l’électricité reste un obstacle de taille. À peine 43 % de la population africaine bénéficie d’une fourniture fiable.
– Le continent enregistre une perte annuelle de 60 milliards de dollars en raison de la non-numérisation de la collecte des impôts et des flux financiers illicites.
– L’absence de cadre harmonisé de la fiscalité numérique limite la capacité d’action commune.
Selon lui, le Sénégal s’inscrit résolument dans cette dynamique. Avec le « New deal technologique », notre pays compte investir 1.361 milliards de francs CFA pour financer le plan d’actions constitué de 28 réformes et 69 projets.
Sur le plan fiscal, le ministre souligne que le Sénégal a adopté en 2023 une taxe sur les services numériques (DST) ciblant les revenus des géants de la tech. Une initiative audacieuse, mais qui doit s’inscrire dans une vision panafricaine cohérente. A cet effet, dit-il, pour bâtir un avenir équitable et renforcer notre intégration, je propose que notre réflexion s’organise autour de trois piliers d’actions :
– L’harmonisation des législations fiscales en Afrique ;
– L’investissement massif dans l’infrastructure numérique et la formation ;
«A travers cette Conférence, il s’agit d’examiner les voies et moyens de garantir que chaque pays, chaque citoyen, bénéficie équitablement des richesses générées par la révolution numérique », indique Cheikh Diba.
L’Afrique, continent dynamique et jeune, est à l’avant-garde d’une révolution digitale sans précédent. Plateformes de paiement mobile, startups innovantes, commerce électronique, néobanques… Ces avancées transforment nos économies. Mais si cette croissance n’est pas encadrée par des politiques fiscales adaptées, elle risque de creuser les inégalités et d’épuiser nos ressources. Ainsi , d’après lui, il s’agit de voir comment capter équitablement la valeur créée par les géants du numérique, souvent hors de nos frontières, comment moderniser nos systèmes sans étouffer l’innovation locale et comment garantir que les recettes collectées servent à bâtir des États solides, à former nos jeunes, et à protéger notre environnement?