Les prix des denrées de première nécessité à l’image du sucre, de l’huile, du riz, entre autres sont en hausse. Toutefois, l’Etat a aujourd’hui les moyens de s’appuyer sur certains leviers pour endiguer cette inflation. « Si l’Etat veut une résolution immédiate de cette inflation des prix des produits de consommation de première nécessité, il va falloir toucher à la taxe sur la valeur ajoutée (Tva). S’il le fait, cette inflation va tomber tout de suite », souligne Mbaye Aw, économiste planificateur.
Selon lui, l’Etat qui a annoncé une baisse sur les prix des produits de première nécessité dans les prochains jours, doit « reconsidérer » certaines positions. En revenant, par exemple à l’économie keynésienne, c’est-à-dire à l’Etat providence. « L’Etat doit, tant soit peu, pour couvrir ces inflations qui nous viennent d’ailleurs, des marchés internationaux, des matières premières, porter l’habit du secteur privé, en allant, lui-même importer les produits et avoir des quotas de sécurité. Cela permet au secteur privé d’acheter et de revendre avec des prix homologués », explique Mbaye Aw.
D’après lui, si l’Etat laisse le secteur privé importer ces denrées avec un prix très élevé, avec, par dessus tout la Tva, le consommateur va payer un prix fort. L’Etat doit donc dans ce sens renforcer le stock sécuritaire et augmenter le contrôle interne des prix.
De son côté Meïssa Babou ajoute que si l’Etat veut annihiler cette inflation, le seul moyen est la subvention directe en versant par exemple de l’argent soit à des producteurs comme les sucriers au Sénégal pour maintenir le prix du sucre. L’enseignant à l’Ucad poursuit que s’il ne peut pas faire une subvention directe, comme pour les produits importés, il peut diminuer les taxes et les impôts. Et en faisant ces baisses, l’Etat peut exiger que les prix ne soient pas augmentés.
Mais, par dessus tout, Dr Mbaye Aw soutient que l’Etat ferait mieux de faire de l’économie à la place des solutions de rattrapage. « Nous pensons que l’économie doit être appliquée pour éviter que les choses ne s’aggravent », suggère-t-il. Selon lui, toutes ces préconisations risquent d’être des solutions conjoncturelles alors que quand on fait de l’économie, on doit entreprendre des solutions structurelles.