En cette période de forte chaleur, le produit le plus vendu est l’eau fraiche en sachet ou en bouteille. Elle est achetée à toute heure de la journée et fait la fortune des vendeurs.
Sur l’artère principale du quartier de Niarry Tally, la circulation est un peu dense sur les deux sens. Piétons et automobilistes se disputent la chaussée. A l’angle de la grande mosquée, une dame de teint clair, étale sur une table ses arachides grillées après avoir rempli sa glacière de sachets d’eau superposés avec des sachets de glace pour rafraîchir l’eau. La quarantaine, elle ne cache pas sa satisfaction. «Dieu merci je m’en sors très bien», confie-t-elle.
A l’arrêt-cars de la route qui mène au centre-ville, des passagers attendent un moyen de transport. Derrière eux, des vendeurs de café, d’arachides et de tabac pour la plupart, occupent le trottoir. Des glacières remplies de sachets d’eau sont exposées à quelques mètres, les unes après les autres. Sangué Niane, un vendeur de tabac, supervise deux glacières remplies de sachets d’eau. «Actuellement, je ne pense pas qu’il ait un commerce plus dynamique que celui de l’eau», estime Sanegué, originaire de Diakhao.
Poursuivant, Sangué précise que l’eau se vend comme des petits pains en cette période de canicule. A preuve, dit-il, partout, on aperçoit des glacières ou des seaux remplis de sachets d’eau fraiche ou de bouteilles d’eau glacée pour quelques-uns. Après avoir terminé son cousinage à plaisanterie avec une vieille dame peulh, Sangué révèle qu’il peut vendre jusqu’à 3 ballots de 30 sachets d’eau chacun. Le ballot acheté à 700 francs est revendu à 1 500 francs, soit un bénéfice de 800 francs par ballot. Les clients sont nombreux à demander de l’eau fraiche pour étancher leur soif à longueur de journée, c’est ce qui fait les bonnes affaires, selon le Sangué.
Noëlla, jeune fille, âgée de 16 ans, rencontrée à Grand Dakar, profite des vacances pour aider sa maman à vendre des bouteilles d’eau glacée. «Je vends jusqu’à 25 bouteilles par jour et je pourrais même vendre plus que ça si notre congélateur pouvait remplir plus», dit-elle. «Glacée ou pas la bouteille d’eau coûte 100 francs», ajoute-t-elle, se réjouissant de son bénéfice. «Pour étancher sa soif et atténuer la chaleur, on doit boire de l’eau fraiche et beaucoup pour éviter de se déshydrater», conseille la petite fille, très sage dans ses propos.
A l’avenue Bourguiba, vers 16 heures, 5 jeunes vendeuses se réjouissent de la forte rentabilité à cause de la chaleur. Sous l’ombre d’un grand bâtiment, deux d’entre elles prennent une petite pause. Elles avouent être très fatiguées après avoir écoulé chacune trois ballots de 30 sachets. «La vente est rentable mais parfois elle est très compliquée pour nous. Car s’il fait excessivement chaud, nous avons des problèmes pour trouver de la glace pour rafraichir l’eau et il y’a aussi des clients qui réclament des sachets glacés», lance Awa, qui semble la plus active à voir ses deux glacières vides.
Khady GUEYE (Stagiaire)
Walf Quotidien