Après la crise du coronavirus et le confinement, l’exécutif a présenté ce jeudi 3 septembre un plan de 100 milliards d’euros baptisé « France relance » et destiné, selon Emmanuel Macron, à « préparer la France de 2030 ».
« La France a tenu mais elle est incontestablement affaiblie », a souligné le Premier ministre lors de la présentation à Paris de ce plan d’une « ambition et d’une ampleur historique ». Le « calibrage » est le bon, répète un très proche conseiller du chef du gouvernement. Cent milliards d’euros, c’est l’équivalent des 4 points de PIB perdus pendant la crise et le budget du pays pourra l’encaisser, promet-on ainsi au sommet de l’État.
Mais Matignon prévient que l’étincelle ne doit pas se transformer en « feu de paille ». L’idée du gouvernement est d’investir dans des secteurs qui seront porteurs dans dix ans. Ainsi, 200 000 jeunes seront par exemple formés dans des métiers d’avenir comme l’hydrogène ou la santé. À plus court terme, le Premier ministre Jean Castex a aussi indiqué jeudi que l’objectif du plan de relance de l’économie était de créer 160 000 emplois en 2021.
Et si cela ne suffisait pas ? Si ce plan arrivait trop tard, comme le répète l’opposition de gauche ? « On est prêts à s’ajuster, à s’adapter », répond Matignon. Le gouvernement est obligé d’avancer pas à pas face à une crise qui l’occupera jusqu’à la prochaine présidentielle.
D’autres critiques se sont fait entendre notamment sur le manque de contreparties en matière d’emplois comme le regrette Philippe Martinez. Interrogé sur les critiques accusant le gouvernement de faire des cadeaux aux entreprises, M. Castex a, au contraire, fait valoir que « ce plan est un cadeau à la France » pour « relancer l’économie et lutter contre le chômage ».
D’abord, 30 milliards d’euros iront à la « décarbonisation » des secteurs les plus émetteurs de CO2 : les transports, les bâtiments, l’énergie, l’industrie ou encore l’agriculture.
Ensuite, 35 milliards seront consacrés à la compétitivité et à l’innovation. Cela passera par une réduction de 20 milliards d’euros sur deux ans des d’impôts de production pour les industries et les entreprises de taille intermédiaire principalement. Les impôts de production, ce sont les taxes sur le foncier commercial et industriel, sur la valeur ajoutée, ou encore le chiffre d’affaires, qui pèsent lourd dans les comptes des entreprises.
Trois milliards d’euros de ce volet iront aux PME pour renforcer leurs fonds propres. Un milliard sera investi dans des projets industriels et technologiques, dans la relocalisation de secteurs clés : la santé, l’électronique, l’agroalimentaire et la 5G, entre autres.
Enfin, 35 milliards d’euros iront à l’emploi, celui des jeunes en particulier, aux formations dans les secteurs d’avenir comme la transition écologique et numérique ou encore les carrières sanitaires et sociales, et aussi à la lutte contre l’exclusion.
Ce plan de 100 milliards d’euros au total sera financé par le déficit et les budgets publics. Près de la moitié sera prise en charge par l’Union européenne. À cela s’ajoutent des investissements dans l’hôpital, notamment avec six milliards d’euros prévus. Mais aussi il y aura la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire ainsi que des aides aux collectivités.
Rfi.fr