L’association AMCRE va ouvrir, ce 11 mai, un foyer pour sourds muets dans la commune de Gandiaye, région de Kaolack. L’objectif, c’est de rapprocher les foyers des sourds muets pour mieux les intégrer dans la société. «Notre objectif n’est pas d’éduquer, mais d’intégrer ces personnes à la société», explique Yan Quimper, initiateur du projet qui souligne que les écoles de sourds sont parfois éloignées. «Leur intégration dans l’école classique n’est pas possible, ils sont rejetés. Le foyer peut être une solution pour l’éducation des sourds. Ils commencent à lire, à écrire et à apprendre le langage des signes. L’enseignement des signes se fait partout dans le monde», poursuit-il, soulignant qu’il est important pour un enfant sourd de reconnaître qu’il a un nom. Aussi, il invite les parents à amener eux-mêmes leurs enfants. «Si nous voulons aider les sourds, il faut que tous les acteurs travaillent ensemble. Il est important que les parents participent, c’est pourquoi on ne prend que les enfants qui sont présentés par leurs parents», dit-il.
Les parents vont choisir le moniteur formé en langage des signes. Le projet se fait également en collaboration avec l’association nationale des sourds muets. «Ces enfants doivent retrouver leur place dans la société. C’est une initiative louable», soutient Sidy Sahm directeur du CNRE.
C’est en 2003 que l’association AMCRE a commencé à alphabétiser les sourds muets. On ne connaît pas le nombre de sourds-muets, mais ils sont des milliers.
Actuellement, il y a une vingtaine de foyers avec 350 enfants dont 192 filles. Chaque classe compte au minimum de 8 élèves, parfois 15 élèves.
Dans le projet 16/21, l’objectif c’est d’avoir 1000 places dans 80 foyers. L’autre ambition de Quimper, l’initiateur du projet, c’est d’émanciper l’éducation non formelle. Le projet se fait aussi en collaboration avec le Secrétariat d’Etat à l’Alphabétisation et la Promotion des Langues Nationales (SEAPLN).