Le président Macky Sall engage des dépenses et des promesses qui vont « forcément avoir un impact très négatif » sur les finances publiques. « Cette frénésie ou ce gaspillage-là, qu’il est en train de faire, va se retourner contre les populations par une augmentation des prix qui, forcément, va élargir la pauvreté », prévient l’économiste Meïssa Babou. Pour lui, le Sénégal n’a pas les moyens de cette politique « qui ne tient à rien du tout, sinon à distribuer de l’argent pour se maintenir au pouvoir ».
Après les émeutes de mars, Macky a décidé de débloquer 450 milliards pour les jeunes. La semaine dernière, il a doublé l’avance de Tabaski. En début de semaine, il a décidé d’allouer un salaire de 50 OOO francs à chaque chef de village.
Une «générosité » qui étonne un autre économiste Demba Moussa Dembélé qui affirme que le gouvernement est en train de « s’endetter à mort », avec d’un autre côté la hausse des prix sur les denrées de première nécessité y compris sur les médicaments même si ça était reporté.
A cela, il ajoute une liste de secteurs en souffrance comme les universités, avec des chantiers aux arrêts, sans compter la dette intérieure, qui « plombe une bonne partie du secteur privé ». Selon M. Dembélé, il est évident que toutes ces dépenses annoncées vont avoir une incidence « très négative » sur la tenue des finances publiques.
L’économiste qui relève des finances publiques, « déjà insuffisantes », ne voit pas où le gouvernement peut trouver de l’argent pour faire face à toutes ces dépenses « de prestige » que le président annonce. Demba Moussa Dembélé souligne que même un éventuel apport du Fmi, de la Banque mondiale ou de l’Eurobond pourrait ne pas faire l’affaire. Car, le Fmi est en train de mettre la pression pour réduire le déficit budgétaire, « hors de contrôle » depuis la pandémie de la covid-19, à 3 ou 4%. Pour l’économiste, l’endettement extérieur risque de prendre l’ascenseur.
Par ailleurs, il indique que le président de la République est en train de s’alourdir la tâche à travers ses promesses. « Il ne peut pas continuer de faire autant de promesses à coup de milliards de francs alors qu’il y a des chantiers arrêtés, des dettes, faute d’argent», note-il.
Walf Quotidien