Comme s’ils s’étaient passé le mot, les syndicats ont décidé de mener la vie dure et de perturber la quiétude du président Macky Sall, en cette période de parrainage.
Dans ce contexte électoral très tendu, le président de la République est pris entre mille feux, non pas par ses rivaux politiques, mais particulièrement par la grogne sociale.
En effet, à moins de six mois de l’élection présidentielle dont le 1e tour est fixé au 24 février prochain, Macky Sall voit mille fronts s’ouvrir devant lui.
Et le front le plus inattendu est sans conteste celui ouvert par les enseignants qui menacent de démarrer la nouvelle année scolaire 2018-2019 par des grèves.
Les syndicats d’enseignants n’entrevoient pas aucune volonté du gouvernement de respecter ses engagements. C’est pourquoi ils annoncent de nouvelles perturbations.
Ainsi, le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), qui est sorti premier lors des dernières élections de représentativité, a indiqué qu’il déposer un préavis de grève «incessamment».
«L’application des accords est une condition pour la stabilité de l’espace scolaire. Nous n’excluons pas de déposer un préavis de grève très prochainement parce que nous avons compris que le gouvernement ne réagit que sur la pression», a-t-il déclaré.
Le président de la République, candidat à sa propre succession, doit également faire face à la grogne des travailleurs du syndicat de la justice (Sytjust) qui ont paralysé le fonctionnement de la justice pour trois jours en décrétant une grève de 72 heures renouvelables.
Les travailleurs de la santé ont décrété 144 heures de grève, en cette période pluvieuse qui est propice à la prolifération de certaines maladies comme le paludisme.
Au plan politique, le président Macky Sall doit affronter au sein de son parti le «rebelle» Alioune Badara Cissé qui dénonce les tares du régime et se fait le porte-parole des laissés pour compte du fameux Pse.
Et pour ne rien arranger, Kader Boye, professeur de droit ancien recteur de l’Ucad remet en cause les certitudes du président de la République et de son ministre de la Justice. «La loi sur le parrainage pose problème, il y a beaucoup d’incohérences. J’ai l’impression qu’il a été écrit par des littéraires et non des juristes», a-t-il déclaré vendredi dernier, lors d’un panel organisé par Africa Jom, le think thank fondé par Alioune Tine.