Les prix du pétrole flambent. Ils sont à leurs plus hauts niveaux depuis plus de 7 ans ces dernières années, selon l’agence internationale de l’énergie (Aie). «Cette remontée spectaculaire affecte forcément tous les produits, quels que soient les secteurs d’activités», affirme l’économiste Meissa Babou, rappelant que le baril du pétrole était à 30 dollars en 2013 et 2014. Ainsi, à la question de savoir si la marge de manœuvre de l’Etat du Sénégal n’est-elle pas réduite pour baisser les prix des denrées alimentaires, Meissa Babou, enseignant à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) répond par l’affirmative.
Car, indique-t-il, baisser les prix, c’est les subventionner soit directement en donnant aux importateurs ou aux producteurs de l’argent pour fret ou indirectement en passant par les taxes de la douane. Et quel que soit le chemin emprunté, dit-il, ce sera une perte d’argent. Et à l’en croire, le Sénégal n’est pas en mesure de sortir un franc sur ses biens de consommation, sinon ce serait une «catastrophe financière» que le Trésor public ne pourrait pas honorer.
Par ailleurs, Meissa Babou souligne qu’au-delà du pétrole, il y a le niveau d’endettement de l’Etat du Sénégal qui réduit sa marge de manœuvre pour baisser les prix. «Avec un service de la dette qui frise les 90 milliards par mois, il n’a plus les moyens de subventionner», dit-il.
«La hausse généralisée des prix dans le monde entier ne peut pas épargner le Sénégal qui malheureusement, au-delà du pétrole, est affecté négativement par d’autres facteurs comme les prix élevés des matières premières, mais aussi le fret», fait remarquer l’économiste.