Alioune Badara Beye : Le Baobab éternel
Le Baobab géant, enraciné dans la culture,
Ses branches étendaient l’ombre d’une sagesse pure.
Alioune Badara Beye, pilier d’une ère,
S’en est allé, noble et fier, dans une paix sincère.
Il ne s’est pas déraciné, non, il s’est transposé,
Dans le Jardin d’Éden, il s’en va se reboiser.
Ses feuilles, jadis vibrantes sous nos cieux africains,
Fleuriront autrement dans les champs divins.
Avec ses œuvres vastes et multidimensionnelles,
Même parti, il demeure parmi nous, immortel.
Ses mots, comme des racines profondes, nous unissent,
Et ses histoires, éternelles, dans nos cœurs jaillissent.
Là-bas, il retrouve Sembène Ousmane, le patriarche des mots,
Cheikh Anta Diop, bâtisseur des vérités sur nos origines.
Léopold Sédar Senghor, le poète-président,
Birago Diop, chantre des âmes et du vent.
Ils dialoguent sous les étoiles d’un firmament éclairé,
Aux côtés de Mariama Bâ, la voix féminine et sage,
Ils célèbrent l’Afrique, gardant vivant son héritage.
Avec ses larmes d’encre, ma plume sanglote et pleure,
Portant le deuil d’un géant, d’un gardien, d’un cœur.
Chaque mot que je trace porte son souvenir,
Chaque vers murmure son souffle à ne pas s’éteindre.
Poète des mots, bâtisseur d’histoires,
Gardien des âmes et de leurs mémoires,
Ses récits, portés par des vents séculaires,
Résonneront à jamais dans le cœur des frères.
Aux côtés des compagnons l’ayant précédé,
Il rejoint l’éternité, son labeur achevé.
Là-bas, dans le silence des cieux étoilés,
Il danse avec les esprits des aïeux honorés.
Ô Alioune, père de nos espoirs tissés,
Ton ombre veillera sur nos rêves blessés.
Le Baobab ne tombe jamais tout entier,
Il survit en nous, dans chaque sentier.
Repose en paix, toi qui as semé,
Des graines d’éternité dans l’immensité.
Et quand l’horizon s’éteindra pour nous aussi,
Ton nom, immortel, demeurera inscrit.
Écrivain-poète
Emmanuel Ngom
dit Samuel Gnilane
Directeur des Éditions Philippe