Ibra Birane Wane, directeur général de aviation et compagnie : «Ce type de crise ne peut être que conjoncturel»

Eco-Finance

Sa parole fait foi. Expert dans le domaine de l’aviation civile, Ibra Birane Wane minimise le risque de pénurie de kérosène. Dans cet entretien accordé à WalfQuotidien, cet ancien directeur commercial & marketing à Air Sénégal International et ancien directeur prospective commerciale à Royal Air Maroc, affirme qu’aucun pays n’est à l’abri d’une pénurie ou d’une perturbation dans ses approvisionnements.

WalfQuotidien : Comment se fait-il qu’un pays avec une position aussi stratégique et qui veut être un hub dans le domaine de l’aviation manque de kérosène?

Ibra Birane WANE : Aucun pays n’est à l’abri d’une pénurie ou d’une perturbation dans ses approvisionnements à un moment donné quel que soit le produit en cause. Le contexte actuel est malheureusement tout à fait favorable à un tel phénomène. Il n’y a donc rien de choquant dans le principe d’une telle situation et cela ne compromet en rien les ambitions du pays en matière de développement aéronautique. Ce type de crise ne peut être que conjoncturel. Des pays producteurs de pétrole ou très développés ont connu des phénomènes de pénurie de carburant pour des raisons diverses.

Ne pensez-vous que l’Etat n’a pas été prévoyant au point de manquer des réserves stratégiques pour faire face aux aléas internationaux liés à la guerre en Ukraine?

A ma connaissance, l’Etat ne manque pas du tout de réserves stratégiques. Ces informations relèvent d’ailleurs relèvent du confidentiel defense. Je ne crois pas que les propos tenus ça et là tendant à faire croire à une baisse des réserves stratégiques de l’Etat correspondent à la réalité.

Êtes-vous d’accord avec le ministre du Pétrole et des Energies qui critique la société qui a émis la Notam?

Je n’ai pas connaissance d’une critique du ministre à l’encontre de l’émetteur du Notam. Notam veut dire « note to air men »; c’est l’instrument par lequel les gestionnaires d’aéroports ou autorités aéronautiques informent les exploitants de mesures, de directives ou autres restrictions mises en œuvre dans leur territoire. Donc, il faut considérer que l’information communiquée est destinée à préparer les transporteurs aux risques de restrictions avec le minimum d’anticipation. C’est le principe.

Maintenant, compte tenu de l’importance de la question et du niveau d’information sur la situation actuelle d’une part et sur les perspectives d’autre part, le ministre serait parfaitement dans son rôle s’il estime qu’un traitement alternatif aurait pu être envisagé. Nous ne connaissons pas tous les éléments du dossier pour pouvoir challenger tel ou tel protagoniste.

Quelles sont les conséquences de cette pénurie pour le Sénégal et le  secteur aérien en particulier ?

A mon humble avis, il n’y a aucune conséquence à envisager. Il s’agit là d’un phénomène, qui va être bientôt  circonscrit. Je ne doute pas un seul instant que les pouvoirs publics prendront toutes les mesures nécessaires pour mettre rapidement fin à cette situation quoi qu’il en coûte.

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