Au Sénégal, l’année syndicale écoulée a été une année de consolidation de la croissance économique (6,7% après les 6,5% de 2015) et de renforcement des institutions démocratiques à l’issue du Référendum de Mars 2016 pour une gouvernance davantage en phase avec les attentes des populations. Cette année fut également une année de conquêtes syndicales avec la réforme du Code du Travail, rendant plus difficile le recours aux « apprentis » et « stagiaires », c’est-à-dire d’expédients pour précariser le travail. Cette année a été par ailleurs l’année de la mise en œuvre des accords avec les syndicats d’enseignants, avec le démarrage effectif de l’intégration des « corps émergents » dans la Fonction publique, suivant un calendrier fixé d’accord parties, dont l’objectif est de mettre fin à la précarité de la fonction enseignante. 2016-2017 marque aussi le début d’exécution des accords avec les syndicats de la Santé publique et, cerise sur le gâteau, cette année a été le moment choisi pour une nouvelle hausse de 10% des pensions versées par l’IPRES.
La décision annoncée par le Président de la République d’instaurer « un minimum vieillesse » et d’institutionnaliser « une pension minimale à hauteur de 85% du SMIG”, en réponse aux exigences des travailleurs et des retraités, s’inscrit dans la même veine et mérite tout autant d’être relevée.
Ces acquis sociaux du mouvement syndical sénégalais ont été décrochés concomitamment avec une meilleure maîtrise des prix de consommation courante, mais aussi avec une hausse appréciable des revenus du monde rural dopés par de meilleurs prix producteur et de meilleures productions. Tout comme ils s’accompagnent d’ une volontariste politique de prise en charge médicale et de transfert de revenu aux couches sociales les plus démunies, sous forme de « Couverture maladie universelle » et de « Bourses familiales », mais aussi d’une plus grande réduction de la fracture territoriale avec les effets conjugués du PUDC, du Programme de Modernisation des Citées religieuses, du démarrage effectif du PUMA.
Sans prétendre être exhaustif, il convient de signaler les acquis dans le domaine du transport public, à travers Dakar Dem Dikk et les projets de relance, mieux de transfiguration du chemin de fer sénégalais.
Autant d’embellies indéniables, enregistrées durant l’année syndicale écoulée, ne devant pourtant pas conduire à occulter la question de l’emploi qui reste un défi pressant à relever, de même que l’est le retard accusé dans la Réforme du système de rémunération des agents de l’Etat et dans la généralisation effective de la Retraite à 60 ans dans le secteur privé.
Par ailleurs, le retour à la hausse des cours mondiaux des matières premières et des produits alimentaires, enregistré depuis Février 2017, impose de considérer le relèvement du défi de la maîtrise des prix et des approvisionnements comme une exigence de premier ordre.