Le fondateur de Rewmi Idrissa Seck et Malick Gakou du Grand Parti ont renoncé à aller à la conquête de l’Assemblée nationale avec leur formation politique, préférant briguer le suffrage des sénégalais dans leurs fiefs respectifs de Thiès et de Guédiawaye, sous les couleurs de la coalition Manko Taxawu Sénégal dirigée par Khalifa Sall. Quant au coordonnateur national et secrétaire général du Pds, Oumar Sarr, et Moustapha Niasse, le président sortant de l’Assemblée nationale et secrétaire général de l’Afp, ils ont été obligés de retourner dans le base avec tous les risques que cela comprend.
Mais qu’ils soient contraints et volontaires, une défaite au niveau local le 30 juillet prochain compromettrait leur avenir politique. On peut même dire qu’une défaite locale sonnerait le glas de leurs ambitions nationales.
En effet, en cas de défaite à Nioro, Moustapha Niasse, président sortant de l’Assemblée nationale, ne serait pas député. Une éventuellement lourde de conséquence pour lui et pour son parti l’Afp. Puisque si cela se produit, il ne serait même plus digne de continuer à diriger sa formation politique. Pire, son parti serait en position de faiblesse pour exiger au président Macky Sall des postes. On le voit donc: une défaite à Nioro et c’est la fin d’une carrière politique de près de 40 ans où il aura été directeur de cabinet du président Senghor, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Environnement le 15 mars 1979 Et ministre des Affaires étrangères le 19 septembre 1979, puis Premier ministre en avril en 1083 pour un mois.
Quoi de plus normal, dira-t-on si Idrissa Seck, actuel président du conseil département et qui a été maire de Thiès à plusieurs reprises remporte le scrutin départemental.
Malgré une armée de responsables apéristes pré positionnée par le président de la République Macky Sall dans son fief, Idrissa Seck devrait s’en sortir. En tout cas, il a intérêt à tirer son épingle du jeu et à remporter les deux postes de député mis en jeu. C’est la seule et unique condition s’il veut continuer à avoir des ambitions présidentielles. Premier ministre de novembre Premier ministre de novembre 2002 à avril 2004, il joue son avenir politique dans son fief et cela, Macky Sall l’a si bien compris. D’ailleurs certaines sources affirment qu’il aurait dit à ses ministres, directeurs généraux et députés qui vont croiser le fer avec le fondateur du parti Rewmi qu’une défaite de son meilleur ennemi le tient particulièrement à cœur.
Fortement contesté par de nombreux responsables libéraux, le coordonnateur national du Pds a l’obligation de gagner son Dagana natal s’il veut rester à la tête du parti. Tout le monde sait qu’il garde le fauteuil pour Karim Wade, mais son maintien à la direction du parti est conditionné par les résultats de la coalition gagnante Wattu Sénégal dans son bastion.
Il aurait plus commode pour le leader du Grand Parti de se refugier sur la liste nationale de la coalition Wanko Taxawu Sénégal. Mais en décidant de diriger la liste départementale à Guédiawaye, Malick Gakou a opté pour la confrontation avec Aliou Sall, frère du président de la République et cela avec tous les risques qui en découlent.
En effet, il va croiser le fer avec Aliou Sall même si ce dernier a renoncé à diriger la tête de liste départementale de la coalition Benno Bokk Yakaar. Une victoire serait un exploit pour lui, mais s’il perd ce scrutin local, Malick Gakou qui rêve de supplanter le chef de l’Etat devra revoir ses ambitions nationales à la baisse. Comment quelqu’un qui n’est pas capable de s’imposer dans son fief peut-il nourrir l’ambition de gagner une élection présidentielle, diront ses détracteurs.