Le jour où ceux qui brandissent les drapeaux du refus abdiqueront au bénéfice de leurs intérêts propres, nous serons un pays miné. Ç’en sera fini. Chaque pas créera une explosion de nœuds d’intérêts et secrètera les réflexes d’une vie de jungle. La loi du plus fort, du plus rusé, du plus vicieux s’imposera naturellement. Chacun pour ses intérêts égoïstes. Les juges vendront leurs verdicts. Les dirigeants braderons le pays et les législateurs voteront des lois en faveur du plus offrant. À y voir de près, nous ne sommes pas bien loin de ce scénario catastrophique. Pas loin de chez nous, les exemples pillulent. Il y a encore des résistants qui savent crier et dénoncer mais ils sont de plus en plus affaiblis.
Dans l’administration, ce sont ceux qui vivent modestement de leur salaire qui sont la risée dans les parkings de voiture et espaces de rencontres. Dans la justice, ce sont ceux qui ont moins de biens parce que se contentant de leurs revenus licites qui subissent d’énormes pressions sociales. Dans les médias, les contre-valeurs boostent le nombre de clics; le marasme économique les impose au public.
Les politiques qui disent non sont vus comme d’éternels “mécontents” qui n’auront jamais rien. Ils finissent le plus souvent par abdiquer.
Ceux qui foulent au pied les valeurs et les principes ont l’audace de l’assumer et de l’affirmer. Il défendent sans sourciller les contre-valeurs et redéfinissent les règles pour le pire. Quand vous les traitez de menteurs et de traîtres parce qu’ils le sont, vous trouverez toujours certains qui te diront que les mots sont forts. On leur désigne la lune, ils regardent le doigt et s’efforcent à le tordre. De futurs traîtres qui n’hésiteront pas à faire la même chose quand ils se retrouveront dans les mêmes situations. Ils sont parmi nous, docilement assis parce que manquant d’occasions.
Ce pays est en danger !
Thierno Bocoum
Président du mouvement AGIR