Les Pme sénégalaises sont comme David face au Goliath pour personnifier la multinationale. Pour l’économiste Demba Moussa Dembélé, qui s’exprimait, samedi dernier, sur le thème : «multiplication des multinationales dans la distribution et leurs conséquences sur l’économie», le gouvernement et l’autorité locale doivent prendre des mesures pour que l’entreprise étrangère qui veut s’installer puisse le faire à une distance raisonnable pour permettre à l’entreprise nationale de conserver sa clientèle.
«Il faut que le gouvernement ou l’autorité puisse mieux négocier en termes d’emploi des nationaux, de distribution des produits locaux, en termes de contribution au budget de l’État et des collectivités locales», dit-il, ajoutant qu’il faut savoir négocier. «Si on le fait, il peut y avoir une bonne cohabitation, mais aussi limiter l’arrivée d’entreprises étrangères, car le commerce est libre certes, mais chaque pays prend des mesures pour protéger ses entreprises», a-t-il soutenu en marge d’un débat au siège du Frapp.
L’économiste rappelle que 97% de notre tissu économique est composé de Pme qui n’ont pas le niveau de concurrencer les multinationales. Ce qui constitue un véritable danger pour les Pme, d’après lui. «Il y a quelques entreprises sénégalaises qui sont dans le secteur comme Low Price, Senchan, CityDia, etc qui tirent leur épingle du jeu. Sinon la plupart des entreprises sont impactées par l’installation de ces multinationales», regrette-t-il. Et à l’en croire, il est difficile d’évaluer les pertes.
Pour Demba Moussa Dembélé, il faut que nos gouvernants et les autorités locales fassent très attention et prennent la mesure de l’impact négatif de ces enseignes sur l’économie. «L’un des inconvénients, c’est d’inonder le marché avec des produits importés alors qu’aujourd’hui, le gouvernement parle de politique de souveraineté alimentaire», relève-t-il.
Toutes ces entreprises, dans le domaine agro-alimentaire, qui inondent le marché avec des produits importés, sont nuisibles à l’économie sénégalaise et à la politique de souveraineté alimentaire. «Le marché doit être protégé, c’est-à-dire, favoriser les entreprises nationales qui distribuent des produits fabriqués localement et qui emploient des Sénégalais dont les revenus restent au Sénégal». A son avis, quand les entreprises étrangères font des profits, elles les rapatrient chez elles alors que les revenus de l’entreprise nationale restent ici et sont redistribués dans l’économie. «Voilà des inconvénients auxquels les gouvernements doivent faire attention», martèle M. Dembélé.