Un indice composite de qualité de vie (IQV) permettant de mesurer la qualité de vie des Sénégalais a été construit le bureau de prospective économique de la primature sous la plume de Moubarack LO et Amaye Sy.
Il ne cherche pas à mesurer un niveau de qualité de vie en tant que tel, mais bien son évolution dans le temps, selon le document. Qui note toutefois que la méthode de normalisation des indicateurs retenue permet d’apprécier le chemin qui reste à parcourir pour l’atteinte des cibles. L’indice est calculé en 2005, 2010, 2014 et 2015.
L’analyse du résultat révèle qu’en 2015, globalement, le pays est légèrement en dessous de la barre des 50, correspondant à la moitié du chemin dans l’atteinte des ODD inclus dans l’indice.
Au niveau des dimensions, seuls les sous indices de deux composantes, « Logement, environnement, cadre de vie » et « connectivité », sur onze, ont franchi cette barre de 50 sur 100.
En évolution, la qualité de vie est en hausse durant toute la période 2010 à 2015. Une accélération significative apparait entre 2010 et 2015 comparée aux cinq années précédentes. En effet, l’indice global a gagné 5,6 points entre 2010 et 2015 tandis qu’une hausse de 3,5 points est enregistrée entre 2005 et 2010.
La dimension « santé, nutrition » est la composante qui contribue le plus à la hausse de la qualité de vie durant la période 2010-2015, suivie des dimensions « Revenu », « Transports » et « Travail »..
L’étude fait également la comparaison de la dynamique de l’IQV avec celles d’indicateurs de référence qui mesurent partiellement la qualité de vie. Il est ainsi comparé à deux indices de pauvreté utilisés au Sénégal: l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) et les indicateurs de bien-être comme le PIB par tête ou la consommation par tête..
La dynamique globale de l’IPM correspond à celle de l’IQV sur toute la période, tandis que l’accélération de l’IQV entre 2010 et 2015 ne se reflète pas dans la perception des ménages qui s’est à l’inverse dégradée sur cette demi-période. La comparaison avec les indicateurs de bien-être économique que sont le PIB par habitant et la consommation par habitant révèle que les évolutions de ces deux indicateurs sont conformes à celle de l’IQV.
Cependant ces indicateurs utilisés à des fins de comparaison ne sont pas des indicateurs de la qualité de vie et l’IQV amène de ce fait une réelle valeur ajoutée. En effet, grâce au nombre de ses dimensions et de ses indicateurs, l’IQV couvre de multiples aspects de la qualité de vie. Il est complémentaire aux indicateurs économiques qui se limitent, quant à eux, à mesurer le bien-être des Sénégalais à partir de leurs seules ressources financières. Il a de plus l’avantage d’être transparent, décomposable et facilement communicable.
Malgré tout, l’indicateur se cantonne à mesurer l’évolution de la qualité de vie pour un Sénégalais « moyen ». Il convient donc de poursuivre les recherches afin d’améliorer la mesure de la qualité de vie au Sénégal. Ainsi, une enquête sera menée dans les prochains mois, avec pour objectif d’incorporer plus d’indicateurs et d’aborder la question des inégalités. Ceci permettra de construire des indices de qualité de vie spécifiques à certains groupes de la population sénégalaise ou aux régions et départements du pays. Ce qui facilitera les choix de politiques publiques d’investissement au niveau local.