L’Etat du Sénégal a érigé la souveraineté pharmaceutique au cœur de ses priorités dans l’optique de produire au moins 50% de ses besoins des médicaments et consommables, d’ici à 2035, a fait savoir, lundi, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.
“Le président Macky Sall a érigé la souveraineté pharmaceutique comme une priorité pour saisir toutes les opportunités qu’offre ce secteur afin de le rendre plus compétitif et capable d’assurer 50% de la demande nationale d’ici à l’horizon 2035”, a-t-il déclaré.
Amadou Hott s’exprimait à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’atelier intensif de structuration de l’industrie pharmaceutique, organisé par le Bureau opérationnel de suivi du PSE (BOS), en relation avec les ministères de la Santé, de l’Economie, du Développement industriel et l’ensemble des parties prenantes concernées.
Pendant cinq semaines, un peu plus d’une centaine de participants – acteurs publics et privés et PTF (Partenaires techniques et financiers) plancheront sur les aspects techniques et financiers du projet.
“L’ambition du Sénégal à travers ce projet phare dénommé ’Dakar Medical City’ est d’être le centre de soins de référence et un hub pharmaceutique au niveau régional”, a soutenu M. Hott.
“Cette orientation inscrite dans le Plan d’action prioritaires ajusté et accéléré pour la relance de l’économie ( PAP2A) est justifiée par le contexte de la pandémie du Covid-19, qui a fini d’ériger le secteur de la santé comme une des priorités à réaliser pour renforcer la résilience du pays et maintenir sa dynamique d’émergence”, a-t-il ajouté.
Selon le ministre de l’Economie, la réussite de ce projet repose inéluctablement sur une “implication massive du secteur privé”, le tout, dans une “démarche participative” incluant l’”harmonisation de toutes les actions retenues à travers ce cadre cohérent pour une meilleure structuration du secteur à travers des réformes poussées”.
Dans cette perspective, il a préconisé l’ouverture du capital social des entreprises pharmaceutiques aux non-pharmaciens, avec un contenu local plus soutenu.
De même, il a évoqué la “réforme et la mise à jour des textes phares qui gouvernent le secteur qui, pour la plupart, datent de bien avant les indépendances”, pour “faire de la relance de l’industrie pharmaceutique, une réalité”.
Le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent, Abdou Karim Fofana, a rappelé de son coté que 90% du besoin national en médicament est importé, ce qui représente un marché de cent-cinquante (150) millards par an, brassé par le secteur privé à 80% et 20% par le secteur public.
A l’en croire, c’est fort de ce constat que l’Etat du Sénégal, “conscient des vulnérabilités relevés par la pandémie de la Covid-19, a pris la résolution de prendre son destin en main en produisant ses propres médicaments, en vue d’être plus résilient et apte à faire face aux défis du monde de demain”.
“Il s’agira, a-t-il expliqué, d’accompagner les projets privés, évaluer les besoins du secteur, solliciter l’engagement des autorité à accompagner ce projets, mais surtout, rendre opérationnelles toutes les réformes qui seront issues de ces cinq semaines de réflexions.”
Aps