«Le collectif Noo lank invite les juges à se relever et à rester debout, droit, pour sauver ce qui reste du Sénégal. La libération de Kilifeu et Simon ou le retour de Bougazelli en prison. Il faut que la justice fasse un choix!
Une vidéo tournée par des gendarmes, comme élément de preuve, enregistrant clairement les images et propos d’un trafiquant de faux billets, filé et pris la main dans le sac par des enquêteurs dûment mandatés,…une telle vidéo ne peut être ignorée par la justice, au point de mettre en liberté provisoire le sieur Boughazelli, pour lui permettre de continuer ses activités politiques, mener ses affaires personnelles et même menacer les gendarmes enquêteurs en les faisant passer pour des corrompus.
Les juges ne devraient pas accepter de se faire ridiculiser par l’exécutif. Il y va de la crédibilité de leur corporation. L’UMS est interpellée. De surcroit, aucune autre arrestation n’a été signalée sur d’éventuels complices de Boughazelli.
Comment cette même justice, peut-elle ensuite se saisir d’une affaire privée concernant Kilifeu et Simon pour les mettre au gnouf, illico presto.
Le deux poids deux mesures est évident et totalement scandaleux. Surtout lorsque l’affaire Bougazhelli est un crime d’une extrême gravité qui n’a d’ailleurs rien à voir avec les actes reprochés aux deux activistes.
Même sans l’affaire Kilifeu et Simon, la vidéo concernant Bougazhelli est un audiovisuel suffisament éloquent pour montrer qu’il est mouillé, sans aucun doute possible, sur le trafic de faux billets qui lui a valu son interpellation.
Il est d’ailleurs étonnant que la BCEAO n’ait pas déposé plainte, alors que l’institution avait attaqué en justice l’activiste Kemi SEBA qui avait brûlé un billet de CFA en guise de protestation. Il a ensuite été expulsé du Senegal, avec la bénédiction de cette même justice. Comme quoi, la position de la BCEAO, tout comme celle des juges, ne serait pas aussi cohérente lorsqu’il s’agit de proches du pouvoir concernés par le trafic de faux billets.
Autrement, après avoir fini de jeter l’oppobre sur les politiciens, les sénégalais risquent de jeter les juges dans la même fosse que les hommes de peu de conviction dont les décisions ne sont que des actes de complaisance et de soumission pour sauver leurs propres intérêts.
La peur de leur sanction ou mise au frigo par l’exécutif n’est ni une raison ni une excuse suffisante pour être les éxécutants d’un pouvoir qui ne les utilise que pour casser des opposants politiques ou de la société civile. Il est temps pour les juges d’assumer et d’arrêter de se victimiser. Leur indépendance de jugement est leur pouvoir. Qu’ils jugent en toute équité. Quand la justice s’effondre, la jungle et la mafia s’installent. C’est aussi cela qui explique la corruption qui envahit tout le Sénégal.
Enfin, le collectif attend encore de voir la suite diligente de l’affaire des députes impliqués dans le trafic de passeports diplomatiques au profit d’épouses fictives. Ils doivent démissionner immédiatement pour se mettre à la disposition de la justice. A défaut, la levée de leur immunité s’impose dans les prochains jours. Les senegalais auront encore les yeux rivés sur la justice. Une autre chance de prouver qu’elle est capable de rester neutre et juste, malgré la pression qu’elle subira. Conde le cerveau supposé ne doit pas être l’agneau du sacrifice. »