A l’indépendance, face à la contrainte de la Gambie, du point de vue de la continuité du territoire, l’économie de la verte Casamance a peu à peu disparu pour finir dans la pauvreté généralisée. Les élites sénégalaises ont rejeté le principe simple : on se développe avec ses voisins. Par ailleurs, la remontée du sel a freiné la culture du riz, or, pour le Président Macky Sall, la réhabilitation des barrages anti-sel n’est pas une priorité.
S’est substituée alors une économie souterraine fondée sur le trafic du bois, de drogue (chanvre indien et cocaïne) et l’exportation des noix d’acajou via la Gambie et la Guinée Bissau.
Ce que Macky Sall sait très bien, pour avoir « adoré » le ministère de l’intérieur, une partie de la demande solvable de ces produits se trouve au Sénégal. Les acteurs bénéficiaires de cette économie n’ont aucune raison que cela change d’une part.
D’autre part, le Front sud dont la base arrière est en Guinée Bissau s’intéresse à la noix d’acajou et surveille les forêts de la zone de Nyassia. Or, il y a un trafic de ces forêts vers Dakar et les autres régions via la ville de Ziguinchor. Les évènements tragiques de ce week-end qui ont choqué plus d’un sont liés à la coupe du bois dans ces forêts de Nyassia.
Le Front Nord, lui, était adossé au régime de Yaya Jammeh. Il s’agit donc d’un problème politique et non militaire. Notre armée patriote a fait son job.
Au-delà des discours sur la paix et le financement de négociateurs professionnels, il est temps de se pencher sur l’économie politique de la Casamance pour sortir du piège de la mauvaise gestion des ressources naturelles. Ce travail relève du patriotisme économique et dépasse les capacités des rentiers de BBY et de la dynastie FayeSall dont le mépris pour la Casamance est bien connu