Maître Ndiaye a d’abord tenté de démonter les 5 chefs d’accusation de corruption, blanchiment et abus de confiance… avec en préambule, une admission à minima : Lamine Diack a bien choisi de retarder les sanctions contre des athlètes russes soupçonnés de dopage, le temps de finaliser les contrats avec les sponsors russes.
Une erreur, une mauvaise décision, a admis son avocat, mais prise par un président obligé de choisir entre l’éthique et la santé financière de la fédération, et qui n’avait qu’un objectif : la survie de l’IAAF. Si la morale a été malmenée, pour autant, il n’y a pas eu pacte de corruption, selon Me Ndiaye, notamment faute de contrepartie.
Le financement russe des campagnes sénégalaises de 2012 ? Lamine Diack est revenu sur ses propos et il n’y a pas de preuves, a souligné l’avocat. Pour chacune des accusations, il a ainsi soutenu que Lamine Diack n’était pas au courant, pas impliqué ou en tous cas que le parquet n’avait pu l’établir avec certitude.
Puis Maître Bourdon, le verbe haut, a fustigé les procureurs pour avoir requis 4 ans de prison. « Une peine lourde et disproportionnée » qui ne pourrait être autre chose qu’un « accélérateur de mort » pour un homme de 87 ans, a-t-il dénoncé.
Il a pressé le tribunal de ne pas faire de son client un bouc émissaire pour compenser des décennies d’impunité dans le sport, « ne cédez pas à la houle du judiciairement correct », a-t-il lancé. Estimant Lamine Diack déjà lourdement puni par son maintien en France depuis 2015, l’avocat a prié le tribunal, s’il venait à condamner, « de ne pas rendre une décision qui l’empêche de mourir dans la dignité, dans les bras des siens, sur sa terre natale ».
Rfi.fr