Quand l’échec ou la défaite frappe à la porte, la mauvaise mine s’empare tristement des visages. La posture que vient d’afficher Omar Guèye, au lendemain de la proclamation des résultats provisoires des locales du 23 janvier dernier, lesquels résultats ont fini de consacrer la victoire éclatante du jeune Pape Sow, candidat de Yewwi Askan Yi, illustre éloquemment la pertinence et le caractère bien fondé de cette assertion. Et pour cause, le ministre en charge des collectivités territoriales, a récemment saisi la Cour d’Appel pour contester les résultats sortis des urnes, dans la commune de Sangalkam, lors des locales.
Une saisine inattendue, considérée par un certain nombre d’observateurs avisés de la scène politique sénégalaise, comme étant à la fois insolite et paradoxale. Sans doute parce que pour la première fois dans l’histoire de notre République, un membre actif du gouvernement, qui a sous sa tutelle l’administration des collectivités territoriales, dénonce avec véhémence, des fraudes électorales, à l’occasion des élections qu’il a lui-même organisées, et se pourvoie en appel.
Omar Guèye, le maire sortant de Sangalkam, aurait-il manipulé les résultats de ces locales, jusqu’à manoeuvrer contre ses propres intérêts? Quelle est sa part de responsabilité, en tant que membre du régime en place, dans les magouilles électorales qu’il est en train de dénoncer? N’avait-il pas affirmé, il y a de cela quelques mois: «qu’il est désormais impossible de voler des élections au Sénégal »?
Autant de questions sans réponse, qui trouveront certainement un écho retentissant auprès des juges de la Cour d’appel. Mais, en attendant que la justice livre définitivement son verdict, Pape Sow et ses partisans, doivent garder un oeil vigilant par rapport aux bruits de bottes des coulisses du palais de justice et sonner la grande mobilisation pour apporter, au besoin, une réplique politique à la hauteur de l’affront.