Si le président de la République veut réussir son pari de création de 65 mille emplois, il doit miser sur l’agriculture, sur l’agrobusiness plus précisément. En effet, Mor Gassama, économiste et enseignant à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad), affirme que le secteur primaire, notamment l’agriculture et l’élevage, devrait permettre de lutter contre le chômage. «Vous allez me dire que nous sommes à l’ère du numérique. Je ne dis pas le contraire, mais le problème de l’autosuffisance alimentaire reste entier. Cela dit, ce secteur offre énormément d’opportunités d’emplois décents, pourvus que les pouvoirs publics acceptent de mettre les moyens pour sa modernisation», explique Mor Gassama.
Le Sénégal devrait impérativement passer à l’agrobusiness. Ce serait intéressant en termes de création d’emplois et surtout cela permettrait au président de la République d’atteindre son objectif d’autosuffisance alimentaire, clairement exprimé dans le cadre du plan de relance économique PAP2A.
Mais l’accès à la terre pose souvent problème. Certaines terres sont accaparées par des multinationales, d’autres sont inexploitables en raison des conflits fonciers entre des populations. Mais, de l’avis de l’économiste, ces problèmes peuvent être résolus. Mor Gassama soutient qu’il faut privilégier les nationaux en collaboration avec les populations locales. «Cela devrait améliorer leurs conditions de vie plutôt que de les plonger dans une paupérisation profonde», dit-il.
Le chef de l’Etat a promis de créer 65 mille emplois pour le mois de mai. Pour atteindre son but, Macky Sall a promis de décaisser 80 milliards de francs. Mais Mor Gassama affirme qu’il faut former à priori les jeunes porteurs des projets. «Injecter des fonds c’est bon, mais il faut avant tout une bonne formation, même si elle est de courte durée», explique Mor Gassama.