En embastillant Karim Wade, Khalifa Ababacar Sall et Bamba Fall, tout en brandissant, telle une épée de Damoclès, une liste de 25 personnalité du régime de Wade, susceptibles d’être poursuivies par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite( Crei), l’actuel régime pensait avoir réduit son opposition réelle ou potentielle en silence. C’était sans compter avec l’émergence de forces politiques nouvelles, porteuses d’un discours politique d’une pertinence déroutante. La gestion népotiste du pétrole, du Gaz et du Zircone a servi de lame de fond dans ce combat patriotique, vite approprié par les populations sénégalaises. En moins de cinq ans de pouvoir, le régime Faye-Sall a connu une impopularité, jamais égalée dans le pays de 1960 à nos jours !
Par Mamadou Bamba Ndiaye,Ancien Ministre
Militant du Grand Parti
C’est qu’en plus de la mauvaise gouvernance, la clique dirigeante fait preuve d’une arrogance et d’une violence physique et verbale, sans commune mesure. Composite et mue par l’appât du gain facile, l’équipe Faye –Sall n’a que l’invective et le gourdin comme seules armes politiques. Leurs propres réunions de quartier sont émaillées de bagarres et de chamaillades. Leurs adversaires sont bâillonnés en permanence, sinon abreuvés d’invectives et de brimades. C’est une telle image qu’ils ont collée à la 12 ème législature de l’Assemblée nationale, où ils bénéficient d’une majorité mécanique, peu intéressée par les préoccupations du peuple qu’elle était sensée pourtant représenter. A la place d’un débat politique fécond, ils préfèrent le déballage mensonger et vulgaire, refuge des pseudos intellectuels, paresseux et habitués aux prébendes et privilèges indus.
C’est ainsi que se sentant dépassé par la popularité, de plus en plus grandissante, du Président du Grand Parti El Hadj Malick Gakou, le frère du Président, parachuté à Guédiawaye, ne trouva mieux que de lancer un cri d’alarme qui révèle ses limites : «Malick GAKOU n’a pas de leçons à me donner… . Si ses partisans n’arrêtent pas d’écrire des insanités sur les murs, je vais montrer à la face du monde le vrai visage de Malick Gackou» ! Puéril discours d’un homme, jeté prématurément dans l’arène politique, afin de lui éviter qu’il ne se noie dans la marre d’un pétrole mal acquis.
Achat de consciences, chantages et menaces de déballage en bandoulière, nos adversaires politiques tentent de museler l’opposition faute d’avoir des arguments probants et usent de la provocation et de l’intimidation. Qu’ils se le tiennent pour dit : L’opposition unie apportera une riposte appropriée et continuera à dérouler son programme, conformément aux lois et règlements en vigueur dans notre pays.
Le 12 mars dernier, Mor Diaw, responsable des jeunes du Grand Parti fut arrêté -de manière arbitraire-par la Police, sous le prétexte fallacieux de « détention de faux certificats de résidence » !
Le 9 avril 2017, c’est au tour du responsable communal du Grand Parti à Djeddah Thiaroye Kao, en l’occurrence Mamadou Badiane alias Gaïndé de subir le même sort que son camarade de parti, pour avoir osé accueillir son leader El Hadj Malick Gakou et sa délégation, en visite de proximité, dans la localité.
Face à ces agissements antidémocratiques et rétrogrades, nous sommes tentés de dire au frère du Président d’aller chercher ailleurs, car le Grand Parti a décidé- irrévocablement-d’investir El Hadj Malick Gakou à Guediawaye afin d’empêcher que les braves populations de cette localité, ne soient représentées à l’Assemblée nationale, par quelqu’un qui n’est pas des leurs.
En définitive, la marche historique de Mankoo Wattu Senegaal du mois d’octobre 2016 et le récent rassemblement à la Place de l’Obélisque, initié par le Mouvement Y ‘en a Marre, ont été comme des signes annonciateurs du début de la fin d’un régime aux abois, dont le champ d’action se réduit désormais à ce qu’il sait faire le mieux : achat de consciences, par de l’argent illicite puant du pétrole et du gaz, menaces de toutes sortes( déballages, poursuites judiciaires et radiations…) invectives et violences verbales comme physiques…Bref, les derniers arguments d’un pouvoir agonisant. En face, le peuple, meurtri et déçu, l’attend stoïquement au coin de l’urne, le 30 juillet 2017, pour lui asséner un coup grâce, débarrassant ainsi l’Assemblée nationale, d’une catégorie de députés que le Sénégal du Jom et de la Kersa n’aurait jamais dû connaître.