- Je dois vous avouer que je suis particulièrement heureux et honoré, à plus d’un titre, de m’exprimer devant vous ce matin sur un thème qui me tient à̀ cœur : l’autonomisation des femmes rurales dans l’agriculture et la sécurité alimentaire
- D’abord, parce qu’il témoigne de l’engagement de l’Assemblée nationale du Niger au rayonnement de la détermination de la CEDEAO à poursuivre ses efforts visant à changer positivement la vie des femmes ouest-africaines, sur le double plan économique et social.
- Heureux aussi parce que la journée parlementaire en vue de la préparation du dialogue multi-acteurs et des activités de renforcement des capacités des parlementaires au Niger sur l’égalité des genre et l’investissement agricole pour atteindre la sécurité alimentaire, prévue du 17 au 20 novembre, concrétise la nouvelle dynamique que nous, parlementaires de la CEDEAO avons amorcé par la création du Réseau des Parlementaires de la CEDEAO pour l’égalité de genre, les investissements dans l’agriculture et la sécurité alimentaire que j’ai l’honneur de présider.
- Et je tiens à̀ saluer l’engagement du rapporteur du réseau, l’honorable Mamman dont le courage, le dynamisme et l’engagement ne sont plus à démontrer. Chère sœur, vous êtes notre fierté.
- Nous sommes également reconnaissants au Président du Parlement du Niger pour son soutien sans faille à l’opérationnalisation du réseau au Niger, premier pays qui lance cette dynamique.
Mesdames et Messieurs,
- Partout dans le monde, et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest, les femmes travaillent dur, elles produisent 70 % des denrées alimentaires, elles les transforment, nourrissent les familles, et sont d’habiles commerçantes. Elles occupent presque tout le secteur de la transformation de produits agricoles ; elles assurent 50% du petit élevage et 60% de la commercialisation des produits agricoles dans l’espace CEDEAO.
- Pourtant, elles sont encore souvent analphabètes et absentes des espaces de décision où elles pourraient faire largement reconnaitre leurs contributions. Elles ne bénéficient pas en outre pleinement des retombées de cette production, et elles ont moins de contrôle que les hommes sur les facteurs de production dont les ressources en terre, en eau, en intrants, en équipements agricoles et post-récoltes et en financement.
- Malgré́ les engagements pris par les États à travers les instruments juridiques et les avancées notables, les femmes ne jouissent pas pleinement des mêmes droits ni des mêmes opportunités que les hommes. À cela s’ajoutent la féminisation croissante de la pauvreté́. en dépit de la contribution importante des femmes dans l’agriculture, l’élevage et la pèche.
- La lutte pour l’Egalité entre les femmes et les hommes s’inscrit dans un cadre plus large de promotion des droits de l’homme à laquelle tous les pays membres de la CEDEAO attachent la plus grande importance. Comme vous le savez, la CEDEAO reconnait le la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes comme un moteur d’intégration régionale.
Vous me direz, il est redondant de dire que lorsque des populations œuvrent à l’atteinte de l’égalité entre femmes et hommes, c’est tout le peuple qui en bénéficie. Certes, mais c’est à cela aussi que nous invitent les Objectifs de Développement Durable des Nations unies, l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et la VISION 2020 de la CEDEAO. En effet, ces textes fondamentaux nous interpellent tous sur nos rôles en tant que citoyens, décideurs et partenaires, pour que nous veillions à ce que, dans notre marche vers le progrès et le bien-être, personne ne soit laissé derrière
Chers collègues parlementaires, mesdames et messieurs
- Le Parlement de la CEDEAO a un rôle crucial à jouer pour contribuer aux processus de développement de ses pays membres et pour traiter les problèmes critiques qui touchent ses habitants. Rappelons ici que les pays de la CEDEAO ont été chargés de faire appliquer des lois agricoles inclusives et respectueuses de l’égalité de genre afin d’accroître la production et la chaîne de valeur afin d’atteindre l’objectif de l’Afrique « Faim Zéro » d’ici à 2025. Le Parlement de la CEDEAO a reconnu et pris l’engagement de combler le fossé qui sépare les hommes et les femmes et d’accroître la participation des femmes au développement. Ces décisions sont une composante essentielle de la construction d’une société juste et de la réalisation de la sécurité politique, sociale, économique, culturelle et environnementale de nos populations
- Le réseau parlementaire inauguré le 11 décembre 2018, en marge de la 2ième session ordinaire du Parlement de la CEDEAO s’appuiera sur ces engagements. Il vise à fournir aux parties prenantes un espace de dialogue de haut niveau pour plaider en faveur d’un échange soutenu des “meilleures pratiques législatives” liées à l’égalité de genre, à l’investissement responsable dans l’agriculture et à la sécurité alimentaire.
- La mise en œuvre réelle et pérenne de nos ambitions repose aussi sur une organisation décentralisée dans chaque pays avec la nécessité́ de répondre aux plus près des préoccupations de nos concitoyens. C’est pourquoi, nous applaudissons votre initiative. Nous savons que nous pouvons compter sur votre mobilisation et je souhaite réitérer ici que vous pouvez compter sur celle du Parlement de la CEDEAO.