Le Port autonome de Dakar (Pad) a lancé, hier, un emprunt obligataire, d’une durée d’un mois, une levée de fonds par appel public à l’épargne de 60 milliards de cfa sur le marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (Uemoa). Cette somme est destinée à financer la construction des infrastructures terrestres du port de Ndayane, selon Aboubacar Sadikh Bèye, le directeur général du Pad.
Le projet de construction et du développement de ce port est devenu une nécessité pour le Pad mais également une partie intégrante du Plan Sénégal émergent (Pse). Ce nouveau port dont la mise en service commerciale est prévue en 2025, permettra d’attirer les navires de dernière génération, grâce à sa profondeur de quai de 18m, «la plus importante de la côte atlantique», et sera adossé à une zone industrielle portuaire pour devenir un des clusters industriels les plus dynamiques du continent, selon la direction du Pad.
«Il s’agit de faire un rattrapage par rapport aux ports d’Abidjan et de Lagos, d’une part, et d’autre part, être au cœur de la transformation structurelle de l’économie. On nous a fixé un objectif qui est de faire du Sénégal un hub logistique et industriel régional dans le Pap2a présenté lors du conseil présidentiel sur la relance économique. Ce n’est pas seulement un port pour le Sénégal ou le Mali, mais l’ambition de ce port est non seulement de transformer l’économie du Sénégal mais de l’Afrique qui ne fait que 3% du commerce mondial. Nous envisageons de créer une infrastructure qui va relier l’Afrique au monde. Ce n’est pas fortuit que nous démarrons ce port par la zone industrielle portuaire car il permettra de transformer les produits africains généralement exportés brut. Juste un exemple, 95% des marchandises qui arrivent au port de Singapour sont transformés avant d’être réexportés dans le reste du monde. Il est possible de faire se qui se fait à Singapour et Rotterdam. C’est un grand jour pour l’économie sénégalaise. Les fonds levés bénéficieront aux entreprises sénégalaises et aux populations de Ndayane et du Sénégal avec les emplois qui seront créés. C’est aussi un grand jour pour les acteurs portuaire qui souffrent de la congestion du port et pour ceux qui sont sur la route de Rufisque et qui ne subiront plus les embouteillages. Les économistes chiffrent les pertes à 7% du Pib
Cet emprunt obligataire, le troisième du Pad, dont la valeur nominale est fixée à 10 mille francs a un taux d’intérêt de 6,6% au bout de 7 ans. Le gouvernement a décidé d’exonérer d’impôt sur le revenu les souscripteurs résidant au Sénégal.