Le Sénégal est de loin du surendettement. L’annonce a été faite hier, mardi, par Papa Ndiaye, le chef de la division en charge des perspectives économiques régionales au Fmi dans le département Afrique. Il a tenu ces propos lors présentation du Rapport du Fmi de 2019.
L’endettement est un des défis auxquels les pays de la sous-région devront faire face, selon le chef de la division en charge des perspectives économiques régionales au Fmi dans le département Afrique, Papa Ndiaye. Selon lui, à l’exception du Sénégal, il y a sept pays qui sont en ce moment en surendettement et neuf pays qui sont à haut risque de surendettement.
«Le Sénégal a un risque faible de surendettement. En ce qui concerne les vulnérabilités liés à la dette, il est impératif que les gouvernements de la sous-région réduisent ces vulnérabilités en partie car nous avons vu une hausse très importante du service de la dette qui est passée de 5% du Bip en 2010 et plus de 10% du Bip en 2017», révèle Papa Ndiaye.
«Les 5% du Bip auraient dû servir aux dépenses sociales. Donc, il est vraiment nécessaire de contenir ces vulnérabilités pour pouvoir dégager l’espace fiscale qu’il faut pour répondre aux besoins de développement de notre pays. C’est aussi pour assurer la stabilité macroéconomique qui est très important pour les pays de la sous-région afin qu’ils puissent créer les conditions d’une croissance soutenue », révèle Papa Ndiaye.
Selon le rapport, la reprise économique se poursuit en Afrique subsaharienne. Et pour notre pays, dit-il, les dernières prévisions font moins de 7% et 7,2% pour l’année prochaine. «Nous nous anticipons en 2019 pour une croissance de 3,5% pour la région qui est une hausse de 3% en 2018 à 3,5% en 2019. Et cette croissance devrait se fortifier en 2020 et monter à peu près de 3,7% pour se stabiliser, en gros en deçà de 4% à l’horizon 2022 et 2023. C’est une croissance qui masque des divergences énormes entre les pays essentiellement riches en ressources naturelles comme l’Angola, l’Afrique du Sud et le Nigéria qui vont avoir une croissance beaucoup plus faible de moins de 5% et ceux qui sont pauvres en ressources naturelles comme le Sénégal vont avoir une croissance de plus de 5% », indique M. Ndiaye.
A l’en croire, il faut réduire les déficits budgétaires, mettre en place des mesures et augmenter la productivité dans ces pays pour pouvoir augmenter la croissance à moyen terme. Ainsi, poursuit-il, pour les pays pauvres en ressources naturelles comme le Sénégal, il est temps de passer le témoin de la croissance au secteur privé. Pour cela, il préconise la mise en place des mesures pour faciliter l’accès aux crédits pour les Petites et moyennes entreprises (Pme), faciliter le climat des affaires et l’investissement privé.
Seulement, soutient M. Ndiaye, la période actuelle est une période de haute incertitude, car la croissance globale s’essouffle et les tensions commerciales restent fortes dans les pays avancés.
Adja Badji