L’Eco Uemoa: J-3 et toujours des questions

Eco-Finance

C’est le 1 juillet, dans 3 jours que doit démarrer le processus de remplacement du Cfa par l’Eco. Mais à la date d’aujourd’hui personne ne peut dire à quoi ressemblera l’Eco Uemoa. «Est-ce que nous reprenons les chartes graphiques de l’Eco Cedeao ou nous aurons une autre charte?  Quel en sera le format, quelles seront les valeurs faciales des billets et des pièces (s’il y’en a). Quelle sera la durée de la période transitoire? Ou se situera la fabrique à billets dans l’Uemoa, en France ou ailleurs», s’interroge Guy Silva Thiam, expert financier.

Ancien chargé de cours à l’université Alioune Diop de Bambey et fondateur de l’institut africain de trading boursier (IATB), il concède cependant qu’une autre interrogation a été évacuée. Il s’agit du taux de change lié à la parité fixe Eco-Euro qui reste à 655,957.

Le 21 décembre 2019, le président ivoirien Alassane Ouatarra, président en exercice de l’Uemoa, annonçait le démarrage de sortie de la zone franc et l’adoption de l’Eco à la place à la date 1er juillet 2020.

Le 20 mai dernier, le Conseil des ministres de la France a acté le projet de loi qui valide la transformation du franc CFA, qui deviendra l’Eco en maintenant la parité fixe avec l’Euro, ainsi que la fin de la centralisation des réserves de change des Etats d’Afrique de l’ouest auprès du Trésor français, conformément à l’accord conclu fin décembre entre la France et les Etats de l’Union monétaire ouest-africaine. Un texte qui n’est pas encore passé à l’Assemblée nationale française.

Mais les dirigeants de l’Uemoa brillent par leur passivité. «Les organes habilités de l’Uemoa, à savoir le conseil des ministres ainsi que l’assemblée générale ne se sont pas encore prononcés quant à l’effectivité de l’annonce du président Ivoirien. Etant entendu que le président Ouattara a dit parlé au nom de ses pairs», explique Guy Silva Thiam, expert financier.

Guy Silva Thiam affirme qu’aucune décision officielle n’est prise de quelque côté que ce soit, par conséquent la déclaration du président Ouattara reste une déclaration d’intention qui n’a aucune valeur juridique et n’engage personne au sein de l’Union.

Pendant ce temps, le Nigéria menace de faire imploser la Cedeao et Alpha Condé s’est entretenu avec ses homologues anglophones de la Sierra Leone, de la Gambie, du Liberia, du Ghana et du Nigeria pour proposer une date pour l’Eco Cedeao. «Il est extrêmement important que nous arrivions à mettre en place l’Eco. Bien sûr, la maladie Covid-19 a atteint nos économies, mais nous devons avoir la possibilité de l’appliquer soit avant le 5 décembre 2020, soit de nous donner une marge», a-t-il.

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