D’après Abdoul Mbaye, le président de la République est en plein dans la campagne électorale. La tête nationale de la coalition Joyyanti accuse en effet Macky Sall d’être en campagne sous couvert d’inauguration de ses réalisations. «Le Président de la République a prévenu: la période de la campagne des élections législatives sera l’occasion de procéder à des inaugurations de projets réalisés sous son magistère. Cette posture, que certains jugent peu honorable, lui a au moins permis de démarrer pour sa coalition la campagne avant son ouverture officielle», lit-on dans un communiqué de presse.
Et le leader de l’Act appelle le CNRA à sévir. Il n’attend pas que le chef de l’Etat soit réprimandé, mais il estime que cela reste une question de stature et d’éthique, de faiblesse de la démocratie sénégalaise entretenue par ceux qui devraient en être les gardiens.
La visite prochaine annoncée à Kaolack sera l’occasion d’inaugurer la route Fatick-Kaolack. Mais le leader de Joyyanti, cette première réalisation fut un gros scandale et le contribuable sénégalais la paie une seconde fois. «On rate ainsi une bonne occasion de se montrer discret sur cette triste et sale affaire, car s’il est normal qu’un régime réalise des routes, il l’est encore davantage qu’il répare celles qui ont été mal construites. S’en glorifier manque d’élégance», poursuit la tête de liste de Joyyanti. Avant d’ajouter : «Ce que, par contre, un régime au pouvoir pourrait célébrer – si célébration, il doit y avoir – c’est le bon rapport qualité/prix des projets qu’il réalise ou engage par rapport aux normes internationales et à ses propres réalisations antérieures».
Abdoul Mbaye affirme qu’on attend du président de la République qu’il éclaire son peuple sur les raisons d’envisager d’inaugurer une route inachevée. Car selon lui, si la route Fatick-Kaolack est considérée comme achevée et réceptionnée, pourquoi s’est-elle arrêtée à Sing-Sing et non devant la mairie de Kaolack comme le prévoit le marché.
«Combien de milliards auraient ainsi été payés, non réalisés, et au profit de qui ? Enfin quel est le coût payé pour chaque kilomètre de cette route en rapport avec son coût antérieur et celui des autres routes financées sur appel d’offres international», s’interroge encore le leader de l’Act qui prévient que ne pas obtenir de réponses aux questions qu’il a l’habitude de poser ne le découragera pas.
Car, dit-il, d’autres concernant le pétrole et le gaz du Sénégal ont précédé celles-ci. En plus, selon lui, les silences sont également réponses. Mais en tout état de cause, Abdoul Mbaye affirme que les problématiques posées resteront des sujets essentiels pour les commissions d’enquête qui seront mises en place dans le futur par une Assemblée nationale redevenue chambre des citoyens, et se souciant des intérêts de la Nation sénégalaise. «C’est cela que notre vieille démocratie mérite», dit-il.