Le Sénégal a encore une marge de manœuvre pour s’endetter. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre des Finances et du Budget, l’endettement du Sénégal a connu une évolution haussière entre 2016 et 2020, passant de 47% à 62,8%. «Toutefois, le ratio d’endettement public reste contenu en-dessous du seuil de 70% du PIB imposé par les critères de convergence de l’Uemoa », dit-il.
Par ailleurs, selon lui, l’endettement reste constitué, en grande partie, par des ressources concessionnelles qui permettent à l’Etat de bénéficier de conditions avantageuses, avec un impact maitrisé sur ses charges financières (coût du service de la dette).
«Il est à noter qu’à fin 2020, notre dette publique extérieure est à 68.4% concessionnelle et semi concessionnelle, avec un taux d’intérêt moyen de 1,2% et une maturité moyenne de 11,1 ans », dit-il.
De plus, selon lui, l’impact de cette hausse de la dette en 2020 a été atténuée par les économies réalisées au travers de l’adhésion à l’Initiative de Suspension du Service de la Dette multilatérale (ISSD) avec des reports d’échéances qui ont permis à l’Etat de réaffecter ses ressources sur les dépenses urgentes, en lien avec la crise.
Il s’y ajoute, à l’en croire, que la gestion proactive du profil de la dette par le biais en particulier de rachats de dettes, en anticipation en saisissant les opportunités offertes à cet effet par l’évolution des conditions de financement sur les marchés de capitaux.
Au total donc, d’après lui, la trajectoire du déficit et la dynamique de la dette demeurent maitrisées. Il souligne qu’un comité national de la dette publique a été instauré pour veiller à la coordination et à la mise en œuvre de la politique d’endettement ; pour s’assurer de la qualité des investissements.
Au demeurant, les risques budgétaires émanant des entreprises publiques sont suivis et gérés ; le Sénégal est le premier pays de la sous-région à s’inscrire dans une démarche transparente, matérialisée par la comptabilisation et le suivi de la dette de l’ensemble du secteur public, allant bien au-delà du périmètre traditionnel de l’administration centrale.