Mamadou Bamba Ndiaye, ancien ministre
Dan s sa livraison N°214 du 21 février 2018, le quotidien Dakar Times qualifie les Accords de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne, de catastrophiques. « Pour une période de 5 ans, le Sénégal ne gagnera que 09 milliards de FCfa », précise le journal dakarois. Autrement dit, le Sénégal gagne 1,800 milliard de francs Cfa, par an. Et le quotidien d’ajouter : « …le montant et les redevances appliqués sont dérisoires ». Ces Accords qui datent du 23 octobre 2014 sont- si les dires du journal sont avérés- plus scandaleux que les fameux contrats sur le gaz et le pétrole, jadis, signés avec Pétro Tim, représenté, à l’époque par le frère du Président de la République, en l’occurrence, M. Aliou Sall, actuel Dg de la Caisse des Dépôts et Consignations.
Ces scandales sur la gestion de nos ressources, justifient amplement, le débat soulevé récemment par M. Idrissa Seck, et qui a suscité l’ire et la panique dans les rangs du pouvoir ! Au même moment, l’honorable député mauritanien, M. Jamil Mansour, l’ancien leader du parti « At-tawaçoul » a formulé la même exigence à l’égard des Autorités mauritaniennes, à savoir, la publication, sans délai, des Contrats sur l’exploitation du gaz et du pétrole, signés récemment entre la Mauritanie et le Sénégal.
Les contrats scandaleux signés en catimini par nos gouvernants semblent innombrables. Ainsi, les Accords de défense que le Sénégal a signés le 02 mai 2016 avec les Etats-Unis d’Amérique me paraissent aliénants et dangereux pour notre pays, tout comme de nombreux autres accords, dont seuls, quelques uns, parmi nos gouvernants, connaissent le contenu.
Notre Assemblée nationale, étant ce qu’elle est, le peuple sénégalais n’a plus aucun moyen de contrôle sur ceux qui prétendent signer des accords au nom du peuple dit « souverain ». Lors des débats à l’Assemblée nationale sur les Accords de défense avec les Etats-Unis d’Amérique, le gouvernement s’est réfugié derrière la confidentialité de certaines parties des Accords, pour ne pas les exposer devant nos honorables députés. Pourtant, certaines dispositions de ces Accords présentent un caractère éminemment stratégique par rapport à notre souveraineté pour qu’on puisse les cacher aux députés, mandataires du peuple.
Il y a aussi que nos députés, mandataires du peuple, représentent, en réalité, leurs partis et coalitions plus qu’ils ne le font pour le peuple !
Ils adoptent ainsi des projets de loi émanant des gouvernements, les yeux fermés, sans compter le fait que la plupart d’entre eux ne sont pas à même de comprendre les tenants et les aboutissants des dossiers qui leur sont soumis.
A propos des Accords de pêche, signés avec l’Union européenne en octobre 2014, il importe de signaler, à titre comparatif, que les Accords de pêche que le Royaume du Maroc a signés avec l’Union européenne en 2014 avaient généré une contrepartie financière de 40 millions d’Euros par an ( plus de 60 milliards de Francs Cfa/an), au moment où la Mauritanie a récolté pour les mêmes accords et la même période, la rondelette somme de 60 millions d’Euros par an (plus de 92 milliards de FCfa/an) !
Si le Sénégal, signe, comme le rapporte le journal, des Accords de pêche avec l’Union européenne pour ne percevoir en 5 ans, que la modique somme de 09 milliards de FCfa, il y a bien lieu d’exiger des éclairages de la part de nos Autorités signataires, d’autant que le référendum de juillet 2016 avait fini de consacrer de nouveaux droits aux citoyens, dont celui sur les ressources naturelles.
Il est vrai, qu’en la matière, le total admissible de captures pourrait, quelques fois, expliquer l’écart entre les montants perçus par les uns et les autres. Néanmoins, des organismes aussi sérieux que Greenpeace avait dénoncé l’opacité qui entoure les Accords de pêche que notre pays a signés avec l’union européenne !
En tout état de cause, les partis politiques, les organisations de la société civile et l’ensemble des citoyens du Sénégal, doivent se mobiliser pour que lumière soit faite sur le contenu de ces multiples Accords que signent nos gouvernants au nom et sur le dos du peuple sénégalais, qui, n’est, en définitive, que le dindon de la farce.