Dans son dernier rapport 2020 intitulé Investment Climate Statements: Senegal, le Département d’Etat écrit que le gouvernement de Macky Sall a fait des «progrès limités» dans l’amélioration de ses efforts de lutte contre la corruption. «Malgré la réputation positive du Sénégal en matière de corruption par rapport à ses pairs régionaux, le gouvernement n’appliquait souvent pas la loi de manière efficace et les fonctionnaires ont continué à se livrer à des pratiques de corruption en toute impunité», souligne le Département d’Etat.
Les services de Mike Pompeo indiquent que la corruption va de la recherche de rente par les bureaucrates impliqués dans les approbations publiques, aux marchés publics «opaques», la corruption dans la police et la justice. «Certains hauts fonctionnaires de l’administration du président Sall seraient impliqués dans des relations de corruption», précise le rapport.
Le Département d’Etat révèle qu’en février 2019 le Giaba, a publié un rapport d’évaluation mutuelle des performances du Sénégal en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (Lbc/Ft), mesurées selon les normes du Gafi. Et d’après le rapport, le Giaba a attribué au Sénégal des notes non conformes ou partiellement conformes à 26 des 40 recommandations du Gafi concernant le cadre juridique de la Lbc/Ft («conformité technique»). «Le Sénégal a également reçu dix notes faibles et une note modérée sur les 11 indicateurs du Gafi mesurant les efforts pratiques du Sénégal pour lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive», note le rapport.
Qui précise que les principales faiblesses comprenaient: l’incapacité à intégrer les directives Lbc/Ffc pertinentes de la Bceao, un contrôle inadéquat des organisations à but non lucratif et des professions non bancaires, telles que les avocats et les comptables, qui effectuent des transactions financières; des inspections et sanctions inadéquates des institutions financières. Le rapport point aussi la faible coopération inter institutions et les faibles niveaux de capacité de Lbc/Ft parmi les autorités judiciaires et douanières.
Aussi, le Département d’Etat invite les entreprises américaines d’évaluer les risques de corruption et d’élaborer un programme de conformité efficace ou des mesures pour prévenir et détecter la corruption, y compris la corruption transnationale. En effet, le rapport note que les entreprises américaines opérant au Sénégal peuvent souligner à leurs interlocuteurs au Sénégal qu’elles sont soumises au Foreign Corrupt Practices Act (Fcpa) aux États-Unis et peuvent envisager de demander un conseil juridique pour garantir le respect des lois anti-corruption aux États-Unis et au Sénégal.
«Ainsi, une entreprise américaine qui pense qu’un concurrent cherche à recourir à la corruption d’un agent public étranger pour obtenir un contrat peut porter ce problème à l’attention des agences américaines appropriées», soutient le Département d’Etat.