Les Etats-Unis et l’Europe au bord de la guerre commerciale?

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Rien ne va plus entre l’Europe et les États-Unis. Ces deux partenaires historiques seraient-ils à la veille d’une guerre commerciale ?

Rfi.fr

Une guerre ? Le mot est très fort pour deux alliés liés par une histoire et une défense commune. Pourtant, ce qui paraissait impensable il y a encore quelques mois pourrait bien éclater dans les prochaines semaines, tant l’Europe s’estime agressée par les décisions prises à Washington par le nouveau maître de la Maison Blanche. Donald Trump a enterré les négociations sur le traité de libre-échange, puis retiré son pays de l’accord climat. Et c’est maintenant la défense de la sidérurgie qui cristallise le protectionnisme du président américain.

Washington estime que l’acier bon marché importé par les États-Unis menace son industrie, et par ricochet son approvisionnement pour des besoins militaires. C’est donc au nom de la sécurité nationale qu’une enquête a été ouverte au mois d’avril pour évaluer l’impact de ces importations. Ses conclusions sont sur le point d’être publiées et elles pourraient entraîner des mesures de rétorsion.

En quoi le commerce de l’acier constitue un casus belli entre Bruxelles et Washington ?

10 % de l’acier importé par les États-Unis sort des hauts fourneaux européens, surtout allemands. L’Europe sera donc directement visée si les États-Unis venaient à imposer des quotas ou des taxes sur ces importations. Une menace que le secrétaire au Commerce Wilbur Ross a brandie hier dans un message vidéo diffusé lors d’une conférence organisée à Berlin ; il était d’ailleurs invité, mais il a annulé au dernier moment. Si l’administration américaine va jusqu’à cette extrémité, c’est l’équivalent du recours à l’arme nucléaire, selon un analyste américain.

Cecilia Malmström, la commissaire européenne au Commerce a prévenu : dans ce cas les Européens riposteront. La situation est absurde, ce n’est pas l’Europe, ni le Japon ou le Canada les autres fournisseurs des États-Unis, mais surtout la Chine qui a semé la zizanie en inondant l’Occident avec ses produits bons marché.

La chancelière allemande a essayé de calmer le jeu

Angela Merkel souffle le chaud et le froid. Lundi soir, elle déclare ne voir aucun intérêt commun entre l’Europe et les États-Unis sur les questions climatiques et commerciales. Et puis hier changement de pied. La chancelière se dit favorable à une reprise des négociations sur le traité de libre-échange. En fait, elle veut réussir le G20 qu’elle accueille à Hambourg les 7 et 8 juillet prochains et elle veut aussi préserver les intérêts allemands.

Berlin s’inquiète du projet de sanctions américaines contre toutes les entreprises participant à des chantiers russes d’exportations d’énergie. Cela toucherait directement Nordstream 2, le deuxième gazoduc construit pour desservir l’Allemagne depuis la Russie.

Les dirigeants européens et le président américain peuvent-ils se réconcilier au G20 ?

Ce G20 a été un outil essentiel pour coordonner les politiques nationales après la crise de 2008. Aujourd’hui, les intérêts nationaux semblent primer de part et d’autre de l’Atlantique. Les États-Unis et l’Europe ont toutefois de très bonnes raisons sonnantes et trébuchantes d’éviter la brouille : en valeur, les États-Unis demeurent le premier partenaire commercial de l’Union européenne.

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