Par Momar Dieng Diop
Les 100 premiers jours du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la tête de la Magistrature Suprême du Sénégal ont été marqués par un engagement notable et des initiatives prometteuses. Cette période charnière a permis d’esquisser les grandes orientations de son mandat et d’identifier les axes prioritaires de son action. Les aspects positifs de ses débuts sont nombreux, suscitant un véritable espoir parmi les Sénégalais, notamment ceux de la diaspora.
Dès son investiture, le Président Faye a lancé une vigoureuse campagne contre le bradage foncier et a mis en œuvre des mesures pour améliorer le recouvrement des impôts, afin de donner à l’État les moyens nécessaires pour réaliser ses ambitions. Parallèlement, la justice, longtemps critiquée par les Sénégalais pour son inefficacité et ses dérives, semble désormais évoluer sous de meilleurs auspices.
Le Président de la République a également initié de nouvelles orientations dans presque tous les secteurs. Ses réformes visent à repenser le système fiscal pour attirer les investisseurs, moderniser l’Education et renforcer le système de Santé. Des projets de développement des infrastructures et de soutien à l’Agriculture sont également en cours, avec une innovation majeure consistant à intégrer les Forces Armées dans la distribution des semences et des intrants agricoles. Cela représente un engagement fort et marque une véritable rupture avec les pratiques antérieures.
La lutte contre la corruption a aussi été une priorité de son administration. La création d’une structure indépendante chargée d’enquêter sur les cas de corruption constitue une étape décisive vers une gouvernance plus sobre, vertueuse et transparente. Les Sénégalais de la diaspora, qui suivent de près les évolutions politiques du pays, ont salué cette initiative, y voyant un signe de renouvellement et de justice.
Ces expatriés placent beaucoup d’espoir sur le Président Faye pour la prise en charge de leurs préoccupations. Conscients de leur rôle primordial dans le développement du pays, ils attendent de lui qu’il repense et réorganise la Diplomatie sénégalaise, qui a perdu de son éclat et bat de l’aile tant dans la sous-région qu’au niveau international.
La diaspora souhaite une diplomatie proactive et efficace, capable de renforcer les relations avec les pays partenaires et de promouvoir les intérêts du Sénégal à l’étranger. Une révision de la coopération avec certains pays est nécessaire, car certains d’entre eux appliquent des frais de taxes élevés lors des dépôts de demandes de délivrance de visas, accumulant ainsi des fonds importants aux dépens des Sénégalais. C’est injuste ! Une correction s’impose. À cet égard, il est indispensable de rétablir la réciprocité pour renforcer le contrôle de nos frontières, ce qui est essentiel pour garantir la sécurité nationale et assurer la stabilité.
Pour mieux soutenir les Sénégalais de l’extérieur, il est urgent de développer des consulats de proximité, dotés de ressources suffisantes pour assurer efficacement la gestion, la protection et la promotion de ces citoyens, qui ont été longtemps négligés par le régime sortant. Ces structures doivent être capables de répondre rapidement aux besoins des Sénégalais résidant à l’étranger, en facilitant leurs démarches administratives et en leur offrant un soutien approprié. Le renforcement des services consulaires est fondamental pour la stabilité des Sénégalais à l’étranger. Dans ce contexte, rendre l’obtention des documents administratifs plus aisée doit être une priorité, étant donné les difficultés rencontrées par les Sénégalais pour renouveler ou obtenir un passeport, comme c’est le cas en Espagne et ailleurs.
Le Président Faye est également attendu sur l’instauration d’une politique migratoire adaptée aux exigences actuelles, ainsi que sur la mise en place de programmes visant à faciliter le retour des Sénégalais souhaitant investir au Sénégal. Ces plans doivent inclure des incitations fiscales, un accompagnement administratif et des facilités d’accès au financement, étant donné que le FAISE, utilisé comme instrument politique par le régime sortant, a révélé ses limites et insuffisances. Encourager les investissements de la diaspora est déterminant pour dynamiser l’Economie nationale et favoriser le développement local.
En outre, il est important de mettre en œuvre des programmes pour lutter contre l’immigration irrégulière. Ces initiatives doivent offrir des alternatives viables aux jeunes en quête d’opportunités, notamment à travers la formation professionnelle, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie au Sénégal. La création d’emplois et le soutien aux initiatives locales sont des leviers indispensables pour réduire le phénomène migratoire, dont les conséquences sont souvent dramatiques.
Établir un cadre de concertation pour la Diaspora offrirait une tribune idéale pour écouter ses préoccupations tout en lui permettant de contribuer pleinement au développement national, dans une approche inclusive et participative. Le chemin parcouru et les résultats à venir détermineront le véritable impact de cette période probatoire, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour le Sénégal, où les espoirs de la Diaspora pourraient enfin se concrétiser de manière tangible et durable.
Malgré les incertitudes qui entourent l’avenir, il est légitime de croire que le Sénégal pourrait, sans démagogie, se transformer en un véritable Pays Emergent. Les réformes initiées par Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, combinées à un engagement renouvelé en faveur de la transparence, de l’inclusivité et du développement durable, offrent des perspectives prometteuses et rassurantes. En consolidant ses efforts pour lutter contre la corruption, en modernisant davantage ses infrastructures et en encourageant l’investissement, le Sénégal a la possibilité de réaliser ses aspirations et de se positionner comme un acteur clé sur la scène internationale.
Cependant, les défis restent nombreux et chaque domaine nécessite une attention urgente, car tout semble prioritaire au Sénégal. Avec une vision claire et une action résolue, le pays peut espérer un avenir de prospérité et de croissance réelle. Voilà, sans aucun doute, tout l’enjeu du Jub Jubal Jubanti prôné par les nouveaux dirigeants. Seront-ils à la hauteur des attentes des Sénégalais ? Seul l’avenir nous le dira.
ESPAGNE