Les soubassements d’un aveu d’échec de la politique sanitaire et sociale du Sénégal

Contribution
Par Yaye Fatou Sarr
Il nous dit : « J’ai une pensée très grande à l’égard de nos douze (12) compatriotes qui vivent à Wuhan. Nous sommes en contact avec eux par le canal du ministère des Affaires étrangères et notre ambassade à Bejing. Leur rapatriement requiert et demande une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal. Puisqu’il faudrait des avions spéciaux qui puissent aller sur place. Il faudrait du personnel différent de celui des compagnies aériennes. Peut-être du personnel militaire. Et lorsque ces personnes reviennent, il faudrait les mettre en quarantaine dans un lieu équipé en conséquence. Ce qui n’est pas le cas, pour le moment de notre pays », un aveu d’échec, un grand aveu, un défaut dans l’anticipation et la prévision.
Ainsi donc, si une pandémie frappait le Sénégal de plein fouet, nous ne saurions nous en sortir ?
Est-ce que le père de la nation a pesé ses mots ? On parle de santé, on parle de vies humaines, on parle de prévention, on parle du socle sur lequel repose tout être, toute nation.
Non cher gouvernant, je vais emprunter le mot à mes jeunes frères et sœurs, ligueyo.
Ça me tourne toujours la tête au point que j’ai des difficultés à sortir mes mots. Vous venez de confier au monde entier qu’ils peuvent nous détruire juste par une pandémie de ce genre. Vous venez de dire au Sénégalais que si un jour nous étions amenés à vivre ce genre de situation, la mort de notre peuple sera assurée.
Pourtant, nous avons l’une des meilleures écoles de médecine de l’Afrique de l’Ouest d’où sortent des médecins performants et passionnés par le don de soi. Hélas, cet aveu d’ėchec que vous venez de faire les poursuit jusqu’au chevet de leurs patients.
Il fallait juste anticiper et prévenir. Cela ne suffit pas de former. Non! Il faut former et mettre le personnel dans les conditions qui leur permettent d’exercer.
Nous avons un service de maladies infectieuses qui est maintenu par la qualité de son personnel. Rien absolument rien ne permet de le différencier des autres services de santé. Alors que nous savons tous que c’est le genre de service désigné pour recevoir dans ces types de situation.
Là ou le monde en est, nous ne pouvons pardonner le déficit en système de santé. Il faut construire et mettre le logistique nécessaire une structure uniquement destinée à ce genre de Pandémie. Le service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann ne peut accueillir un grand nombre de patients et il est le seul à essayer de fonctionner comme il faut.
Vous sentez aujourd’hui la nécessité d’avoir un avion médicalisé? Vous sentez aujourd’hui la nécessité d’avoir des ambulances de qualité? Seulement à un moment ou des sénégalais à l’étranger sont dans le désarroi.
L’expérience Ebola ne vous a pas servi, espérons que celle sur le Coronavirus vous serve. Il est tant de mettre dans toutes nos structures des services de maladies infectieuses aptes à recevoir, il est tant que nous ayons tout le logistique nécessaire en termes d’ambulance, avion, bateau médicalisés.
Il est tant que vous redéfinissiez vos priorités et que vous compreniez que la santé ne peut être une affaire de politique.
Mes pensées vont vers cette jeunesse qui de là où ils sont, ont toujours contribué au développement de notre chère patrie, mais aussi à l’endroit de leurs parents et toutes leurs familles et amis qui doivent être dans l’angoisse.
Nous nous retrouvons face à deux problèmes majeurs : un défaut dans la politique sanitaire notamment la santé préventive et de jeunes citoyens à l’autre bout du monde qui ne demandent qu’à être chez eux peu importent les conditions.

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