L’Afrique connait une urbanisation rapide sans précédent créant ainsi un certains nombre de défis au développement du continent. C’est dans ce cadre que les experts nationaux et internationaux se sont réunis mercredi dernier, à Dakar, pour trouver des solutions sur la problématique d’urbanisation en Afrique en général et au Sénégal en particulier.
Les progrès de la science et de la technologie ont considérablement contribué à l’évolution des villes. Afin d’explorer davantage le potentiel de la science visant à repenser de manière innovante l’avenir urbain en Afrique, les scientifiques se sont retrouvés mercredi dernier, à Dakar, afin d’échanger et trouver des solutions face à certains défis.
«Le développement durable est une préoccupation majeur aujourd’hui et en particulier le développement dans les villes. De plus en plus, la population va vivre dans les villes et cela ne se fera pas sans une conséquence particulièrement sur notre espace de vie, notre santé, et sur bien d’autres choses. Et aujourd’hui les scientifiques ont donné des exemples montrant que la science peut effectivement permettre de résoudre certains de ces problèmes qui peuvent être néfaste à l’homme. C’est la raison pour laquelle que nous avons pensé qu’il était important de réunir des scientifiques nationaux et internationaux pour partager leurs expériences», explique Doudou Ba, le président de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts).
Le Directeur exécutif du programme start international à Washington, Cheikh Mbow qui a pris part à la rencontre, soutient que l’urbanisation constitue un problème majeur pour l’Afrique. «Tous les problèmes que nous avons aujourd’hui, viennent des villes que nous considérons comme un concentré de risque. Tels que les risques des pollutions de l’air, d’inondations, de pauvreté, d’insécurité. Et pour faire face à ces risques, il faut faire de la recherche, des investigations afin de prendre des solutions appropriés pour résoudre ces questions», soutient M. Mbow. Selon lui, il y a toujours des problèmes, même dans les pays les plus organisés du monde comme Washington où il y a toujours des problèmes d’assainissement.
Le président du centre d’excellence pour l’action et la réflexion urbaine en Afrique, Alioune Badiane, souligne que la ville de Dakar, comme beaucoup de ville Africaine, est confrontée à un sérieux problème d’informalité. «Nous sommes en train de nous dire dans ce colloque quelle est la contribution de la science au développement urbain durable de l’Afrique. Il y a partout des informels, des ambulants, des gens qui occupent la voie publique. Et j’ai parlé du bidonville des Almadies qui fait rire, mais quand dans une ville l’assainissement pose problème, il y a des inondations partout, des terres qui sont occupées de façon illégales, chose qui existe dans plusieurs villes Africaines. Nos villes produisent 50 à 70% du produit intérieur brut quand ils sont bien gouvernés, bien administrés», affirme Alioune Badiane.
Ce dernier pense que les problèmes urbains sont liés au manque de planification. «Certains habitent dans des zones inondables et quand les inondations arrivent c’est énormément de problème. Ceci s’est passé dans beaucoup de quartier de la banlieue de Dakar et nous devons faire de telles sortes que la planification urbaine soit respectée. Le problème de Keur Massar nous préoccupe foncièrement quand on nous dit aujourd’hui que Keur Massar compte plus de 700 000 habitants avec très peu de sécurité, de mobilité , très peu d’infrastructure de base, la santé et l’éducation. Pourtant l’Etat l’avait planifié en disant que c’est un nouveau quartier des Parcelles Assainies et va faire en sortes que les populations Dakaroises puissent avoir accès à l’habitat qui n’est pas seulement le toit», développe M. Badiane.
Concernant les embouteillages qui inquiètent de jour en jour les Sénégalais, Alioune Badiane soutient que des efforts sont en train d’être fait. «Dakar est énormément embouteillé et ceci avait contribué dans le passé, à faire perdre presque plus de 100 milliards de Francs Cfa par an à l’économie Sénégalaise. Il y a des efforts qui sont en train d’être fait et ils doivent être poursuivis de sortes que nous puissions avoir une circulation fluide mais en passant au reversement des flux, c’est-à-dire que tout le monde ne va pas dans la même direction chaque jour. Il y a des chances, dans les cinq années à venir, avec le Brt, le ter que l’on puisse améliorer la fluidité à Dakar», témoigne t-il.
Toutefois, M. Badiane termine par dire que Diamniadio est un début de solution dans la mesure où nous voulons qu’il soit une pointe dans la recherche scientifique, dans le cadre du développement urbain du Sénégal.
Adja Badji