Le Conseil national de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a relevé qu’une « détresse économique » aggravée, révélée par une accélération de l’émigration clandestine au cours du troisième trimestre 2020 avec son grand nombre de vies perdues en mer, associée à la poursuite d’une stratégie visant l’élimination de tous les opposants politiques par la manipulation de la justice, ont été à l’origine d’évènements gravissimes de fin février et début mars. Le CN a tenu à s’incliner devant la mémoire des personnes tuées durant cette période.
Le CN, après avoir rappelé que ces évènements avec les jeunes pour acteurs principaux avaient été prévus par l’analyse prospective du parti ACT dès le début du mois de novembre 2020, s’est félicité de la nouvelle importance donnée par les Autorités sénégalaises à l’emploi des jeunes. Il a toutefois regretté les menaces inutiles proférées le 23 avril 2021 par le Chef de l’État contre ceux qui auraient réussi à le surprendre ainsi que son dispositif répressif.
Retenant que la distribution de prêts ne saurait être qu’une petite partie de la solution à condition de ne pas être guidée par des critères politiciens, le CN considère que l’heure est plutôt à une réorientation de stratégie économique telle que l’ACT la propose depuis plusieurs années. Cette dernière doit désormais mettre l’accent sur un investissement privilégiant le développement de la résilience agricole pour mettre fin à la faim et à l’extrême pauvreté dans les campagnes, le renforcement de notre artisanat et son évolution vers la semi-manufacture, et les grands travaux à haute intensité de main d’œuvre en lieu et place des grands projets tels le choix malheureux du TER au kilomètre le plus coûteux du monde.
Une vraie politique de promotion de l’emploi doit donc reposer sur une stratégie économique et d’investissement globalement créatrice d’emplois, assortie d’une démarche facilitant l’insertion des jeunes dans le monde du travail.
Regrettant la grande satisfaction du Chef de l’État pour les résultats d’une campagne de production d’arachides inférieurs de moitié aux prévisions annoncées il y a moins de cinq mois, le CN a appelé à une vérité des statistiques de production agricole qui seule peut permettre la mise en œuvre de politiques publiques adaptées. Il a en outre demandé la tenue en urgence d’un Conseil interministériel consacrée à la campagne agricole 2021-2022 avec l’ensemble des acteurs concernés afin de viser un nouveau départ de l’agriculture sénégalaise, essentielle à la création de nouveaux emplois, à la réduction de la pauvreté, à la nourriture de la population sénégalaise et à une part essentielle de l’industrie nationale dont l’activité doit être sauvegardée et les emplois préservés.
Prenant connaissance du rapport présenté par la direction du parti relatif à la situation de la pêche artisanale au Sénégal, le CN en a adopté les conclusions notamment celle portant sur la fin des accords de pêche sans possibilité de réciprocité. Il a confirmé la nécessité du réalisme devant conduire à une reconversion de pêcheurs, en particulier vers des activités situées en aval de la pêche ; également vers la pisciculture dans le cadre d’un grand programme de reconversion à mettre en place par le Gouvernement.
Comme habituellement en cette période, le CN a rappelé aux Autorités la nécessité de bien préparer la saison hivernale afin d’éviter les inondations destructrices et parfois mortelles. Il a à ce titre invité le Gouvernement à présenter aux populations les travaux réalisés dans ce cadre depuis le dernier hivernage dans une démarche de transparence.
Le CN a fortement regretté que, dans un contexte de crise politique grave qui réclamait de la part de Macky SALL une démarche consensuelle d’apaisement, ce dernier ait pris la responsabilité de décider d’un nouveau report des élections locales sans concertation préalable avec l’opposition et la société civile pourtant associées à un dialogue politique en cours.