Par Mouhamadou Mounirou SY
“Un arbre est une alliance entre le proche et le lointain parfait”. Cette pensée traduit à merveille la grande tournée économique qu’a effectuée, la semaine dernière, Son Excellence Macky SALL, Président de la République du Sénégal. Le géologue s’est invité dans ses terres, le Sine-Saloum natal. Tout un symbole qui se décline en deux temps : la relance après la résilience ; le commencement par là où il faut, l’agriculture.
Le Président de la République a vu son pays être sacré champion d’Afrique et vice-champion du monde dans le cadre de la gestion de la pandémie du coronavirus. Selon le classement de la gestion COVID-19, publié le dimanche 6 septembre 2020 par le journal américain USA Today, le pays de la Téranga a montré une “gestion efficace et transparente”. Ce résultat, loin d’être le fait du simple hasard, est le fruit d’une forte implication de tous les acteurs et de toute la population sous la vision d’un gouvernement solidaire et entreprenant. Il est aussi le facteur d’une viscosité de la situation économique nécessitant urgemment la lubrification du moteur de la machine pour le redémarrage.
C’est ce qu’a semblé comprendre le Président SALL à travers cette tournée économique dans le bassin arachidier pour renouer le contact avec les braves soldats du développement, ces valeureux travailleurs de la terre, en proposant un ambitieux programme incitatif d’appui, d’accompagnement et de diversification de la production et de la modernisation du secteur. Il a eu raison de commencer par là. L’agriculture est la mamelle nourricière de tous les autres secteurs comme l’élevage, le commerce, le transport, l’industrie, le reboisement qui sont, entre autres, les supports d’un plan d’émergence sérieux, réaliste et réalisable surtout après le sabordage des prévisions de l’année 2020 par la pandémie de la Covid 19.
En effectuant des fouilles, certes de surface comme le lui indique sa spécialité, pour s’enquérir personnellement de la situation agricole, le Président de la République a scellé une sainte alliance avec les acteurs agricoles en faisant de la sécurité alimentaire un axe majeur du PAP2 ajusté et accéléré. Pour traduire cette vision en acte concret, il a consenti un effort important en faveur de la présente campagne agricole, en allouant 60 milliards de francs contre 40 pour la précédente, soit une augmentation de 20 milliards de francs. Une première dans l’histoire de ce secteur.
Mais, les souvenirs encore récents de sa première investiture en 2012 rappellent son ambition de faire de l’agriculture le levier du PSE. Sa vision, sa constance et son engagement envers le monde rural se sont traduits en actes visibles et palpables par la mise en place d’agropoles et de domaines agricoles communautaires (DAC) dans les régions, par la distribution de semences de qualité et par la consolidation du PUDC et l’urgence qu’il a recommandée pour le désenclavement des pistes de production, avec 300 milliards destinés au financement de la deuxième phase du programme.
Là où il a vivement manifesté sa volonté de transformer la filière, c’est la mécanisation de l’agriculture avec la distribution et la mise en service de plus de 2000 tracteurs subventionnés, ainsi que l’option stratégique d’organiser les acteurs en coopérative. Pour accompagner efficacement les métiers agricoles et insérer l’agriculture dans la dynamique circulaire du PSE où, comme les maillons d’une chaine, tous les secteurs sont interdépendants, le Chef de l’Etat se lance vers la mécanisation en interpelant ainsi le secteur privé national à investir dans l’agrobusiness afin de contribuer à la modernisation de la filière. Cette anticipation machinale, naturelle et mécanique trouve son point nodal dans la nécessité, pour le Président de la République, de la mécanisation illico presto de tous les outils agricoles pour alléger le labeur, accroitre la rentabilité et consolider la vitalité économique.
Cette vision vaut son pesant d’or avec la chaîne de valeur agropastorale qui a ouvert la voie à de nouveaux acteurs que sont les jeunes et les femmes, versés dans la culture diversifiée et la transformation locale de la production agricole dans une démarche de mutualisation et de synergie. En invitant les jeunes à retourner à la terre, il rappelle sa promesse de campagne et l’attribution de son mandat à ceux-là. Tout au plus, il incite les adultes à y rester, à persévérer et à transmettre leur savoir-faire à cette jeunesse patriote et conquérante.
Du Sine-Saloum, la relance s’annonce à merveille avec cette vision éclairée du Chef de l’Etat qui, malgré les turpitudes de la Covid et les avalanches, est toujours droit dans ses bottes même à la CEDEAO où il a excellé dans son versant humaniste de l’embargo malien et a pesé sur l’urgence d’un gouvernement de transition et le choix d’un civil à sa tête. Un militaire à la retraite, n’est-il pas un civil en devenir ?
Bravo et bonne continuation pour les autres tournées économiques des autres secteurs dans d’autres lieues et lieux. Que la relance, ainsi ébauchée, consolide les futures saintes alliances grâce aux prières adressées au Dieu du ciel, Garant d’une belle pluviométrie miséricordieuse et non inondante.
Conseiller Spécial du Président de la République, Secrétariat général du Gouvernement