«Je veux revenir en wolof parce que je veux que les choses soient claires. Le Premier ministre canadien a exprimé sa volonté de défendre tous les droits des homosexuels à travers le monde. Je respecte son choix et je lui ai dit. Seulement, si on lui concède cela, il doit aussi nous concéder que nos lois montrent ce que nous sommes, des Africains, mais surtout des croyants, à majorité musulmane. Les lois de notre pays ont des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation. Ces lois sont le reflet de cette vision, de notre manière de vivre et d’être. Cela n’a rien à voir l’homophobie.
Le Sénégal est un pays de droit, c’est clair, c’est un pays qui respecte les droits de l’homme, mais c’est un pays qui a des lois qui interdisent l’exhibition des relations contre-nature du point de vue de la législation. Mais ceux qui ont une orientation sexuelle de leur choix ne font pas l’objet d’exclusion. On ne peut pas non plus demander au Sénégal : demain, vous légalisez l’homosexualité et demain c’est les gay parades parce que notre société ne l’accepte pas.
Cela prendra le temps qu’il prendra, même dans les pays du nord ce débat n’est pas totalement épuisé. On ne peut pas avoir une vision globale du monde, où tous les pays pensent et font la même chose. Ce n’est pas possible. Mais, il est bon que les gens échangent et sensibilisent. Les sociétés évolueront à leur rythme. Et comme je le rappelle souvent, chaque pays a son propre métabolisme et il travaille selon son système interne. Donc, nous sommes à l’aise avec nos lois sur ce plan et nous allons poursuivre cette politique. En tout cas, pour l’instant c’est cela qui est en vigueur au Sénégal.»
