Le gouvernement du Sénégal va certainement accentuer la pression fiscale sur les entreprises sur recommandation du Fonds monétaire international (Fmi). En effet, pour lutter contre le surendettement, l’institution de Brettons Woods a mis en avant plusieurs priorités de l’action publique des gouvernements des pays africains au sud du Sahara.
«L’environnement difficile pour les autorités avant la crise est devenu encore plus contraignant du fait de la crise. Les dirigeants sont confrontés à trois enjeux budgétaires majeurs. D’abord, répondre aux besoins urgents de dépenses de développement de la région. Ensuite maîtriser la dette publique et augmenter les recettes fiscales dans un contexte où des mesures supplémentaires sont en général peu appréciées », indique le Fmi qui avoue néanmoins qu’atteindre ces objectifs n’a jamais été chose aisée et implique de trouver un «compromis subtil».
«Pour la plupart des pays, la hiérarchisation des dépenses, l’accroissement des recettes, le renforcement de la crédibilité et l’amélioration du climat des affaires figurent parmi les priorités urgentes de l’action publique», poursuit l’institution qui souligne que l’accroissement de la «vulnérabilité» liée à la dette demeure un sujet de préoccupation et de nombreux pays devront procéder à un rééquilibrage budgétaire.
D’après l’institution, la moitié des pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne connaissent une situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement. «Davantage de pays pourraient rencontrer des difficultés à l’avenir puisque les paiements au titre du service de la dette absorbent une part grandissante des ressources de l’État», prévient le Fmi. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre des Finances et du Budget, l’endettement du Sénégal a connu une évolution haussière entre 2016 et 2020, passant de 47% à 62,8%