“Je me considère comme un soldat ; sans doute pour avoir été enfant de troupe. Or vous le savez, la seule satisfaction du soldat, c’est le sentiment du devoir accompli. L’Histoire jugera si nous avons fait correctement notre devoir. Le travail abattu en dix-huit mois seulement est le meilleur témoignage de notre amour pour le Sénégal. Les finances publiques ont connu des mutations avec des budgets records d’une année à l’autre (on a atteint les 7003 milliards FCFA en 2024, après les 4071 milliards FCFA de 2019 et les 3022 milliards FCFA de 2016), pour :
- assurer la mise œuvre des investissements structurants majeurs du Plan Sénégal Emergent ayant permis un rattrapage infrastructurel avec les 2526 km de routes, les 6673 km de pistes de désenclavement, les 189 km d’autoroute, les ponts, le projet pilote de Bus Rapid Transit, la relance du transport ferroviaire avec le Train Express Régional et la réhabilitation de l’axe Dakar-Tambacounda et des villes de l’intérieur, etc),
- renforcer la politique d’inclusion sociale, à travers les marqueurs sociaux (PUMA, PUDC, CMU, Promovilles, bourses de sécurité familiale, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide ),
- soutenir le pouvoir d’achat des ménages, à travers des niveaux de subventions inédits et de renoncements à des droits des taxes et de douanes, aussi bien pour l’énergie, les hydrocarbures que les denrées de première nécessité,
- procéder à d’importantes revalorisations salariales.
Toutes ces mesures, largement développées dans la Première partie de l’exposé des motifs de la LOI N°2023-18 du 15 DECEMBRE 2023 PORTANT LOI DE FINANCES POUR L’ANNEE 2024, aux pages 4 à 21, ont été vigoureusement débattues lors de la dernière session budgétaire. Ce qui me permet, en ma qualité de 166ème député, de rendre hommage aux honorables députés qui m’ont adoubé à l’occasion de mes différents passages à l’Assemblée Nationale, reconnaissant la sincérité et la clairvoyance de notre propos.
Mesdames et Messieurs, l’ampleur des résultats tangibles que je viens d’indiquer au profit des populations sénégalaises a naturellement éprouvé les finances publiques avec un surcroit d’endettement et de dépenses courantes.
Mais les finances publiques ont déjà été fortement ébranlé par les effets des tensions géopolitiques, qui ont exacerbé les prix du pétrole et des denrées alimentaires sur les marchés internationaux, les incidences de la COVID, et le resserrement des conditions de financement sur les marchés, et ce, en dépit des performances et efforts salutaires des régies financières pour toujours accroître la mobilisation des ressources, à travers la Stratégie de Mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT), qui commence à porter ses fruits. Je suis persuadé que vous saurez prendre, avec votre équipe, les mesures adéquates pour apporter les mesures d’ajustements nécessaires.
Le budget a aussi connu des mutations profondes dans sa préparation, son élaboration et son exécution avec les budgets programmes, qui ont renforcé l’exigence de culture de la gestion axée sur les résultats, de transparence dans la gestion et de reddition des comptes. La production du compte administratif de l’ordonnateur est une réalité (le compte administratif de l’ordonnateur, longtemps demandé par l’institution de contrôle des lois de finances aux fins de rapprochement des écritures de l’ordonnateur et de celles des comptables publics, a été produit, pour la première fois le 30 juin 2015).
La déconcentration de l’ordonnancement est effective et les retards dans la production des lois de règlement ont été résorbés avec l’adoption par le Parlement des Projets de Lois de Règlement pour les années 2018 à 2021, l’instruction en cours de celui de 2022 par la Cour des Comptes et la finalisation de celui de 2023, par les services, avec un dépôt prévu avant le 30 juin 2024, conformément à la réglementation.
C’est dire que la réforme des finances s’est inscrite dans une très bonne dynamique et je ne doute point que le Cap sera maintenu. Le nouveau programme conclu avec le FMI, s’inscrit également dans cette dynamique d’accélération des réformes consolidantes, permettant d’améliorer la gouvernance des finances publiques, de consolider les mesures pour asseoir un cadre macroéconomique sain et une économie plus résiliente, en assurant une meilleure prise en charge des chocs exogènes et endogènes, d’optimiser les mécanismes pour une utilisation transparente et optimale des ressources attendues de l’exploitation des hydrocarbures et d’assurer la prise en compte des effets des changements climatiques (avec un budget vert en 2024).
Dans ce travail, quelqu’un a joué un rôle primordial puisqu’il était à la manette dans la préparation des lois de finances. Je veux parler du Directeur de la programmation budgétaire, à qui je passe aujourd’hui le témoin en sa nouvelle qualité de Ministre des Finances et du Budget. C’est pour vous dire à quel point le nouveau Ministre des Finances et du Budget du Sénégal est un homme compétent, complet et amoureux du travail.
Je vous transmets le flambeau, avec confiance et avec la ferme conviction que vous saurez poursuivre l’œuvre accomplie, à laquelle vous avez du reste contribué, en faisant davantage et mieux. Le défi majeur que vous devez et allez relever est la restauration des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat par la maximisation des recettes, la rationalisation des dépenses et une maitrise de l’endettement.”