«Tous debout pour faire face au coup d’état électoral de Macky Sall». C’est l’appel que lancé par le Pds et ses alliés de la coalition gagante Wattu Sénégal. Wade et ses alliés appellent les Sénégalais à manifester devant les grilles de l’Assemblée nationale pour protester contre une modification par les députés du code électoral.
«Trop c’est trop ! Une énième étape vient d’être franchie par le régime du Président Macky Sall dans sa stratégie de confiscation de la volonté populaire à l’occasion du scrutin législatif du 30 juillet prochain. Voici qu’à l’occasion d’une prétendue concertation en présence de dizaines de représentants de listes clairement sponsorisées par lui, le pouvoir s’apprête à violer le protocole de la CEDEAO qui interdit toute modification non consensuelle des règles du jeu électoral dans les six (6) mois qui précèdent les élections. Devant la confusion ainsi créée de toutes pièces par cette pléthore de listes, le Président Sall envisage de faire adopter par sa majorité aux ordres, des modifications clairement destinées à lever toutes les barrières érigées dans la loi électorale pour garantir aux citoyens sénégalais des élections libres, honnêtes et transparentes.
Déjà les mesures annoncées par la télévision d’Etat qui, depuis 5 ans a ouvertement exclu de ses programmes tout discours en altérité avec celui du pouvoir, montrent qu’à la place d’une véritable campagne électorale de confrontation des projets et des programmes, on aura droit à un simulacre de campagne avec des temps d’antenne de 2mn et l’obligation faite aux listes de passer la moitié de leur temps de parole dans des studios et non de se faire couvrir au sein des populations.
Ces mesures de sabotage font suite à
• l’exclusion de fait de l’Opposition du comité de veille ce qui est une première depuis 1992
• le refus de l’audit du fichier électoral
• le sabotage organisé de la distribution des cartes d’électeurs
• la violation des dispositions de la loi électorale concernant la publication des listes provisoires d‘électeurs
Tout cela, nous l’avions clairement annoncé en mettant en garde le pouvoir. Mais ce dernier a toujours fait montre d’arrogance en restant sourd à nos récriminations notamment concernant l’autorité en charge de l’organisation des élections. Contrairement à ses prédécesseurs, le Président Sall a affirmé de façon récurrente qu’il entendait laisser à son ministre de l’intérieur dont le manque de liberté et de neutralité est avéré, le soin d’organiser le scrutin. Et depuis, les entorses à la loi se suivent et se ressemblent, expression d’une volonté délibérée de passer en force le 30 juillet prochain. Mais le forcing ne passera pas le 30 juillet prochain. De même que nous nous étions opposés, dans la rue, le 14 octobre 2016, à la tentative de supprimer du fichier tous les électeurs susceptibles de voter pour l’opposition par la fameuse loi sur la refonte du fichier électoral, nous nous opposerons encore plus farouchement et plus fermement au coup d’état électoral en cours de préparation.
Nous appelons toutes les composantes du peuple Sénégalais, notamment les partis et coalitions de partis politiques, mais aussi toutes les organisations et mouvements citoyens à se mobiliser pour barrer la route à la confiscation en cours de la volonté populaire.
Nous appelons toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais à l’occupation de la place Sowéto devant l’Assemblée nationale, le moment venu, pour empêcher toute forfaiture qu’ils voudront faire avaliser par le parlement.
Nous prévenons les amis extérieurs de notre pays, en particulier ceux qui mettent leurs ressources publiques dans les élections chez nous afin qu’ils prennent toutes leurs responsabilités avant que l’irréparable ne se produise car nous ferons face à la forfaiture et le Président Sall sera le seul et unique responsable de tout ce qui se sera produit.
Nous engageons la CEDEAO à prévenir le danger qui pèse sur la démocratie Sénégalaise par la violation prochaine de son protocole pertinent.
Nous prévenons également l’Union Africaine et le Nations Unies dans le même ordre d’idées. Des correspondances leur seront envoyées sans tarder afin que nul n’en ignore mais nous sommes convaincus que c’est au peuple sénégalais, en premier et dernier ressort de prendre ses responsabilités. Nous n’avons aucun doute qu’il les prendra afin que le système démocratique dont l’enracinement a coûté tant de sacrifices aux générations passées soit sans cesse sauvegardé et approfondi.