Il gère un ministère vaste comme les deux sens de l’autoroute à péage. Un ministère transversal en ce qu’il intéresse toutes les strates de la société. Du péage au renouvellement du parc de cars Rapid, du pont de Rosso au Brt, en passant par le TER, sans oublier sa casquette de maire, Mansour Faye a subi le feu roulant des questions des rédactions de Walf Quotidien et TV dont il était l’invité. Entretien !
Walf Quotidien : Vous venez de lancer le processus de construction du pont de Rosso. Pouvez-vous nous faire une ébauche de l’impact social et financier de cette infrastructure ?
Mansour FAYE : Oui, jeudi dernier, nous avons procédé à la signature des contrats de travaux relativement à la réalisation du pont mais aussi à la supervision des travaux. On a signé des contrats à Rosso-Mauritanie avec nos homologues ministres en charge des Finances et de l’Equipement de la Mauritanie. Les travaux vont démarrer au plus tard au mois de juin prochain pour se terminer en fin 2023. C’est un acte majeur qui a été posé par les deux chefs d’Etat de la Mauritanie et du Sénégal pour désenclaver les deux pays en ouvrant un corridor Tanger-Mauritanie-Dakar en allant vers le sud de la sous-région, jusqu’à Lagos. Pour dire que nos échanges économiques vont connaitre un impact réel en termes de résultats, de croissance pour les deux pays mais aussi ouvrir le Sénégal au niveau régional et sous régional. Le Pont de Rosso est un ouvrage majeur qui va permettre non seulement d’ouvrir des investissements mais aussi de désenclaver le Sénégal qui est un hub au niveau de la sous-région.
Vous êtes maire de Saint-Louis. Que pensez-vous de l’arrêt du dragage de la brèche ?
C’est un arrêt momentané. La brèche a été ouverte en 2003 pour régler les questions d’inondations pour Saint-Louis. Malheureusement, d’une ouverture de quatre mètres, nous sommes aujourd’hui à 7 km de largeur avec son lot de morts qui touche les pêcheurs de la Langue de Barbarie. Le président de la République avait pris l’initiative de procéder au dragage et au balisage de cette brèche qui va permettre aux pêcheurs de faire le travail sans difficulté. Le ministère de la Pêche, en charge de la supervision des travaux, avait noué un contrat de prestation avec une entreprise qui, malheureusement, pour des questions techniques, n’est pas parvenue à répondre au besoin. C’est pourquoi, nous avons procédé à la résiliation du contrat. Et aujourd’hui, des négociations sont encore en cours pour trouver un autre prestataire qui va régler la question du dragage. D’ici quelques semaines, cette entreprise viendra poursuivre le travail.
Pouvez-vous être plus précis sur le délai ?
C’est en phase de contractualisation ; le processus est en cours. Je ne peux pas être très précis sur le délai. Mais, nous n’allons pas sortir le mois de mai pour que la nouvelle entreprise qui va venir s’installe et continue les travaux.
Parlons de l’autoroute à péage et de ses derniers développements. Comment la redevance annuelle est passée de 1 000 francs dans le contrat initial à 800 millions ?
C’est une affaire qu’on peut expliquer. Je rappelle, concernant l’autoroute à péage, que l’appel d’offres international a été lancé en 2009 pour sa réalisation de Patte d’Oie jusqu’à Pikine, Pikine-Diamniadio ; Diamniadio-Aibd ; donc en concession intégrale. A l’époque, c’est l’entreprise Eiffage qui avait répondu favorablement à cet appel d’offres. Mais je rappelle que ce fut le premier contrat Partenariat-public-privé (Ppp). Le Sénégal n’avait pas l’expérience de ce type de contrats. A travers le monde, les premiers contrats sont toujours favorables à des promoteurs. Naturellement, il fallait aussi que l’Etat puisse disposer d’infrastructures et aussi se faire accompagner par le promoteur pour qu’il n’y ait le moindre risque. Et par rapport à la redevance annuelle, l’Etat a préféré demander le franc symbolique qui équivaut à 1 000 francs jusqu’à ce que la clause de rendez-vous qui lie les deux parties pour renégocier le contrat soit mise sur la table. On a renégocié avec des contrats qui ont abouti à une redevance annuelle de 800 millions francs.
Mais est-ce que vous ne pouviez pas viser mieux et plus ?
800 millions francs, c’est minimum. Cela est indexé sur le chiffre d’affaire à 2 % avec un prix plancher de 800 millions. Je rappelle que le promoteur dispose d’un contrat signé avec l’Etat du Sénégal et il a accepté, avec la clause de rendez-vous, de revoir certaines dispositions comme la redevance foncière avec 800 millions et l’entrée du Sénégal dans le capital d’exploitation à hauteur de 25 % mais aussi d’autres considérations que l’entreprise a voulu céder.
On peut donc dire que la pression du collectif des usagers du péage a été payante ?
Ce n’est pas une pression, c’est une expression légitime. Mais, il y a aussi que l’Etat du Sénégal a voulu renégocier. Il y avait un modèle financier qui a été fait, dès le départ, avec des prévisions bien définies. Je donne l’exemple sur le trafic. Le trafic a évolué à plus de 35 % de nos prévisions. A l’époque, le coût du capital était beaucoup plus important. Aujourd’hui, il est plus accessible et il n’y a plus de risque. Pour vous dire qu’il y a une évolution très positive de la concession. Ce qui fait que l’Etat, à travers ces clauses de rendez-vous, a pu discuter avec le partenaire privé pour revoir quand même la position de l’Etat par rapport à plusieurs points.
Aujourd’hui, le gouvernement a renégocié le contrat. Ce qui a permis à l’Etat du Sénégal d’obtenir 25 % du capital. Combien l’Etat du Sénégal a dû payer pour ce faire ?
Le coût du capital, c’est 10 milliards 800 millions de francs Cfa. Je rappelle que cela est un excellent coût pour l’Etat du Sénégal. Si on évaluait la valeur nette, on dépasserait les 19 milliards de francs. Mais, le partenaire privé a accepté que l’Etat entre dans le capital de la société.
Mais est-ce que les 25 % sont suffisants, si l’on sait que le projet a mobilisé un financement de 360 milliards de F Cfa et Eiffage n’ayant apporté que 60 milliards?
Il faut relativiser. Parce que, en 2009, ce n’était pas évident. Il fallait que l’Etat supporte un investissement à l’exploitation pour que, au bout, le coût du péage ne soit pas important. Donc c’était laisser le soin au promoteur de faire son modèle financier pour un coût de péage très élevé ou que l’Etat fasse une subvention à l’exploitation pour ramener le coût à un niveau acceptable pour les usagers. Et c’est ce que l’Etat a fait. Dans un premier temps, le coût sur tout le tronçon était à 3 mille F Cfa, aujourd’hui, l’Etat est parvenu à réduire ce coût à 2 mille F Cfa. Parce que, à un moment donné, avec les résultats obtenus dans le cadre de l’exploitation que nous avons vue, le trafic était beaucoup plus important. Parce qu’il a évolué de plus de 35 %. La concession était rentable. Le promoteur a accepté quand même, dans cette clause de rendez-vous, de négocier pour permettre à l’Etat d’avoir beaucoup plus de place à occuper dans la concession.
Mais l’indexation des tarifs par rapport à l’inflation ne pose-t-elle pas de problème si on sait que le pouvoir d’achat des Sénégalais a sensiblement diminué depuis l’apparition de la pandémie dans notre pays ?
L’indexation des prix sur l’inflation est une pratique courante. Je vous donne l’exemple de l’hydraulique. Dans le cadre des négociations, il y avait une indexation de 3 % qui suit l’évolution des prix. Parce que les prix progressent au fur et à mesure que nous avançons dans les tendances courantes. C’est donc tout à fait normal pour ces types de contrats que les promoteurs, pour des questions de modèle financier, indexent selon un modèle bien défini. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’Etat est parvenu quand même à figer les prix jusqu’en 2025. Donc, jusqu’à cette date, il n’y aura pas une évolution du coût du péage. Il restera au même niveau. Il faut rappeler aussi que, en 2019, l’Etat était parvenu à faire baisser le coût du péage. Maintenant, nous avons 5 ans devant nous. Peut-être que dans 5 ans, l’Etat va apprécier pour voir s’il ne faudrait pas apporter des améliorations sur les tarifs ou regarder comment la concession va se comporter. Mais, l’indexation, dans tous les contrats de ce type, est généralement intégrée dans le modèle financier.
«Les prix ne vont pas augmenter. Mais, peut-être que les revenus des Sénégalais vont augmenter pour supporter le coût.»
Est-ce qu’il n’est pas envisageable, dans un futur proche que l’Etat augmente ses parts et ensuite cède une partie au privé national ?
C’est toujours négociable mais on a 5 ans de clause de rendez-vous. Parce que le contrat, c’est la loi des parties. Le promoteur est fort de son contrat signé par l’Etat du Sénégal. Il y a une clause de rendez-vous que l’on peut appeler par 5 ans pour apprécier sur certains points qui feront l’objet de négociations. Si l’Etat estime vouloir augmenter ses parts dans le capital de la société d’exploitation et que le promoteur soit dans cette dynamique, rien n’empêche que des négociations soient ouvertes dans ce sens-là.
Il est de notoriété que le péage coûte cher au Sénégal. Est-ce que le gouvernement envisage une baisse ?
Le gouvernement l’avait fait. Mais, il ne peut pas continuer à agir de cette sorte. Raison pour laquelle, j’ai dit que les prix sont figés pour 5 ans.
Cela veut-il dire que, d’ici 5 ans, il n’y a aucune possibilité de baisse ?
Non ! Les prix sont fixés. Nous sommes tenus par les engagements de l’Etat à travers ce contrat signé avec le promoteur privé. Les prix sont figés et ne peuvent pas bouger d’ici 5 ans. Pourtant il y aura une inflation. Car, les prix vont augmenter. C’est une loi économique. Mais, quand la clause de rendez-vous sera appelée, l’Etat du Sénégal et le partenaire vont négocier pour voir s’il va falloir augmenter ou diminuer. Mais, je pense qu’il serait tout à fait possible, lors de la prochaine clause de rendez-vous, de négocier sur une éventuelle diminution des prix. D’autant plus que l’Etat, de toute façon, va investir sur les infrastructures pour améliorer la mobilité urbaine. Et cela donnera des alternatives pour les différents usagers.
La question ne se situe pas à ce niveau.
N’était-ce pas une boutade malheureuse ?
Les gens peuvent interpréter d’une autre manière vos propos. Ce qui est important, c’est comment améliorer les conditions de mobilité des Sénégalais. Aujourd’hui, il y a la VDN 3 qui sert de voie d’accès. Et cette VDN 3 sera prolongée pour aller soit jusqu’à Saint-Louis ou rejoindre Diamniadio. Il y a beaucoup d’alternatives. La route de Rufisque aussi sera réhabilitée. L’Etat offre aux usagers beaucoup d’alternatives pour pouvoir se mouvoir à l’échelle nationale.
Où en êtes-vous avec l’installation des centres de contrôle technique dans les régions ?
Le contrôle technique est une activité obligatoire pour les véhicules. Parce que les voitures doivent être soumises en contrôle technique au niveau des centres agréés. L’Etat, en 2012, avait lancé un appel d’offres international qui, sous forme de délégation de service public, devrait être confié à une structure qui se trouve être Veritas qui a l’exclusivité au niveau de Dakar et au niveau des régions où le ministère des Infrastructures avait en charge le contrôle technique. Présentement, nous sommes en préparation d’un appel d’offres qui va consacrer l’ouverture des centres de contrôle technique au niveau des autres régions. Il y a 6 pôles globalement notamment Dakar, nous sommes en train de voir comment négocier avec le délégataire la possibilité d’éclater les centres au niveau de Dakar. Et au niveau du pôle Sud il y a Ziguinchor, Kolda et Sédhiou. Il y a un autre pôle : Tamba et Kédougou. Il y a aussi Kaffrine et Kaolack qui constituent un autre pôle, Thiès et Diourbel, un autre pôle et le pôle nord, Louga-Saint-Louis-Matam. Nous sommes en préparation du dossier d’appel d’offres. Dans un bref délai, nous allons procéder au lancement de l’appel d’offres pour que tous les pôles, au niveau national, puissent bénéficier de centres de contrôle technique agréés disposant des plateformes appropriées pour procéder aux vérifications techniques des véhicules automobiles.
A Dakar, les usagers se plaignent des longues attentes…
Cela est un vieux souvenir. Parce que nous avons ouvert deux sites pour élargir le champ des contrôles techniques. Il y a un site au niveau du Cices qui accueille les véhicules de moins de 10 ans et un autre site au niveau de Colobane qui s’occupe des véhicules importés qui doivent avoir leur première immatriculation. Cela, combiné au centre de Hann, a permis de réduire les délais d’attente. A l’heure où je vous parle, on peut aller faire son contrôle technique dans l’un des centres dédiés en fonction des affectations sans avoir beaucoup de temps à attendre. Nous allons continuer dans cette dynamique en attendant que l’éclatement du pôle de Dakar puisse être réalisé.
Est-ce que vous travaillez avec le ministère de la Santé pour une solution ?
Est-ce que les véhicules constituent un premier vecteur de transmission ? Selon les informations que nous avons, non ! Parce qu’au niveau des véhicules quand même dans le cadre de l’arrêté qu’on avait pris à la suite de l’état d’urgence qui avait été décrété, nous avons pris des mesures hardies amenant les usagers à changer de comportement dans les transports en commun. On avait exigé au niveau des transports une présence de 50 % par rapport à la capacité du véhicule avec des mesures barrières notamment le port de masque obligatoire, la distanciation sociale, la désinfection des véhicules et le lavage des mains dans les gares. Lors de la deuxième vague, nous avons allégé ces conditions. Parce que, lors de la première, les transporteurs ont beaucoup souffert. Nous avions constaté aussi que les transporteurs respectaient les mesures, en grande partie – pas tout le monde – parce qu’il y avait la répression de l’autre côté avec les forces de sécurité et de défense qui veillaient à l’application de cet arrêté. Aujourd’hui, c’est vrai que l’état de catastrophe naturelle a été levé. Mais, nous avons toujours maintenu le port obligatoire des masques, la désinfection des véhicules pour lutter contre la prolifération du virus au niveau des véhicules de transport.
Que dire des gares routières qui pullulent dans la capitale sénégalaise ?
Dakar est très important du point de vue démographique avec une forte concentration des populations. Tous les transports se dirigent pratiquement vers la même direction pour une portion de territoire de 2 à 3 %. Il se trouve aussi que 80 % du transport sont effectués par les bus Tata. Au niveau des gares routières, il y a des activités informelles qui se sont installées. Et le commerce est devenu prédominant par rapport à la fonction de transport des gares routières. Tous ces facteurs ont amené l’Etat à aller vers les transports de masse avec le Ter et le Brt qui va transporter plus de 300 mille personnes par jour. Cela va nous permettre de repenser les gares routières, notamment la gare de Petersen qui deviendra une gare multimodale. Parce que ce sera un terminus du Brt mais aussi il ne sera pas loin du terminus du Ter. Il y a un projet de restructuration du transport qui va venir s’intégrer sur les deux projets. Cela va permettre non seulement de régler la question de la gare de Petersen et des autres gares mais aussi leur modernisation.
Est-ce que le permis à points est toujours d’actualité ?
Le projet du permis à points est bien à l’ordre du jour. Le ministère travaille dans cette dynamique avec les acteurs même si ce n’est pas évident. Mais l’Etat a mis à disposition des outils nécessaires pour y arriver. Au-delà de ces permis, le plus important est d’insister sur la sécurité routière, la sensibilisation et le renouvellement du parc automobile. Il y a deux cents bus en circulation pour amorcer le renouvellement du parc.
Pouvez-vous confirmer qu’il y aura un autopont à Keur Massar ?
Effectivement, il y en aura. Il y a un programme de réalisation de 16 autoponts au niveau national. Sur ces 16 autoponts, beaucoup ont été réalisés et inaugurés. Il y a d’autres dont les travaux vont démarrer parmi lesquels, celui du Front de terre. Le démarrage pour Keur Massar est prévu à partir du 15 avril. La seule difficulté, c’est au niveau des emprises. Les travaux vont durer au maximum 18 mois.
A quand la livraison du Ter ?
Au plus tard avant le 31 décembre 2021, le Ter sera en circulation commerciale. Les essais sont en cours. Ils ont donné des résultats très satisfaisants. Il y a quelques questions à régler comme le franchissement au niveau de Mbao. Nous travaillons avec l’entreprise en charge pour être prêts, le moment venu.
«A date, 1930 cars Rapid ont été changés sur un programme de 2 500. Soit un taux de réalisation de 77 %.»
La commande publique de construction de ponts et d’infrastructures routières est souvent confiée à des entreprises étrangères. Est-ce à dire que les entreprises locales ne disposent pas de la capacité de réaliser ce genre de travaux ?
Attention ! Pour les autoponts, c’est vrai que le contrat a été signé avec une entreprise étrangère, mais l’entreprise qui est en train de réaliser une bonne partie des ouvrages est sénégalaise. Elle n’apparaît pas mais c’est une entreprise sénégalaise. Généralement, au niveau des ouvrages, ce sont des entreprises sénégalaises qui travaillent en groupement avec des entreprises étrangères.
En sous-traitantes ?
En sous-traitantes ou en groupement. Sur les chantiers du Train express régional (Ter), par exemple, il y a beaucoup d’entreprises qui travaillent. L’entreprise Cse a beaucoup de marchés sur le Ter. C’est Getran qui réalise les infrastructures de franchissement. Sertem, c’est une entreprise sénégalaise. Elles n’apparaissent pas toutes en public mais beaucoup d’entreprises locales travaillent avec celles étrangères sous forme de groupement.
Les impactés du Ter ruent dans les brancards pour exiger leur indemnisation. Où en êtes-vous avec eux ?
C’est en passe d’être réglé. Il y a peu d’impactés qui restent. Il était prévu de leur donner de l’espace foncier. C’est en cours d’être réglé parce que le ministère des Finances a mis à disposition cet espace avec un promoteur. Cette question, je vous rassure, est en passe d’être réglée. On voit de moins en moins de populations évoquer des impenses et des questions liées à ce domaine.
Où en êtes-vous avec la question de remplacement des cars Rapid ?
C’est en cours. C’est le programme de renouvellement du parc urbain. C’est le programme des Gie Tata piloté par l’Aftu et le Cetud. A date, 1 930 cars Rapid ont été changés sur un programme de 2 500. Soit un taux de réalisation de 77 %. Le reste est en cours. D’ici quelques jours, je suis convié par le président de Aftu à procéder à la remise de quelques bus pour continuer le programme. C’est un programme qui va se terminer dans les meilleurs délais. A l’échelle de Dakar, on sent énormément de cars Rapid parce qu’il y a une forte demande des populations et il y a un déficit de transport de cette nature. Ce qui fait que les cars Rapid qui étaient dans les régions, bénéficiant de la licence inter-urbaine ont afflué vers Dakar. La question, comme je l’ai souligné, sera réglée par le Brt, le Ter et le complément de renouvellement des cars Rapid. Cela va régler la question de la mobilité urbaine au niveau de la région de Dakar.
Plus on renouvelle les cars Rapid, plus on les voit dans la circulation. Est-ce que les cars qui devaient partir à la casse l’ont finalement été ?
Tous les cars qui devaient être envoyés à la casse l’ont été. Il n’y a pas un car destiné à la casse et remis en circulation. Ce que nous voyons, ce sont des cars qui viennent des régions et qui viennent bénéficier de la licence urbaine au niveau du périmètre de la région de Dakar. Tous les véhicules destinés à la casse l’ont été.
Vous êtes le maire de Saint-Louis, les locales sont prévues théoriquement pour 2022. Allez-vous vous représenter pour votre propre succession ?
Comme je l’avais dit, lorsqu’on me confiait l’administration de la municipalité, il ne m’appartient pas de me présenter mais aux populations de voir ce que je peux leur apporter. Mes concitoyens m’ont confié la mairie de Saint-Louis en 2014 pour un contrat de mandature bien défini. Je pense que nous avons apporté des solutions par rapport à leurs préoccupations ou bien en bonne partie en réalisant un bilan très satisfaisant. Personne ne peut contester le bilan que l’équipe municipale que je dirige a eu à réaliser à Saint-Louis en termes d’infrastructures routières, en termes d’amélioration du cadre de vie des Saint-Louisiens. Je peux citer à foison des projets sur lesquels nous sommes appuyés par l’Etat. Donc, ce n’est pas moi qui vais dire : «Je vais me représenter.» Ce sont mes concitoyens. Avec l’équipe qui m’accompagne, on a répondu à leurs attentes, amélioré le cadre de vie des populations pour nous voir confier une nouvelle mission. Si mes concitoyens me sollicitent, je répondrai présent. Mais s’ils me disent «non, Mansour vous n’avez pas bien travaillé», je vais aller faire de la pêche (rires).
«Personne ne peut contester le bilan que l’équipe municipale que je dirige a eu à réaliser à Saint-Louis en termes d’infrastructures routières, en termes d’amélioration du cadre de vie des Saint-Louisiens.»
Mais l’acte de candidature est volontaire, non ?
Avant de poser l’acte de candidature, j’aurai d’abord le feedback de l’attente des populations. Si les populations viennent me voir et me disent : «Nous pensons que vous avez mieux fait que vos prédécesseurs»… Et je pense que nous avons fait fondamentalement mieux que nos prédécesseurs en termes d’infrastructures routières Nord, Sud. On a mis un programme d’assainissement sur les routes pour 8 milliards Cfa. Aujourd’hui, vous allez vers Pikine, Ngallèle, c’est 15 milliards en termes d’infrastructures réalisées. Vous allez à Sor, Promovilles a réalisé plus de 10 kilomètres de route. Saint-Louis a changé de visage. Pour nous, il appartient aux populations de juger si elles sont satisfaites de ce que nous avons fait. Si elles souhaitent que nous rempilions, nous le ferons.
Si les populations vous disent Monsieur le maire vous avez bien travaillé mais Mary Teuw Niane ou Alioune Badara Cissé pourraient faire mieux que vous, est-ce que vous serez prêt à accompagner celui qu’elles auraient désigné ?
Ce qui m’intéresse, c’est le jugement qu’apportent les populations par rapport à nos réalisations. Et nous sommes dans le cadre d’une coalition et cette coalition ne désignera qu’un candidat. Si on me désigne et que les populations disent «non monsieur Mansour Faye vous n’avez pas bien travaillé», je déclinerai cette investiture. En revanche, si les populations veulent que je rempile avec mon équipe, naturellement, avec l’onction de la coalition, je me présenterai.
Où en êtes-vous avec ce projet de rebaptiser certaines rues ou avenues et la fameuse Place Macky Sall qui avait défrayé la polémique ?
Est-ce qu’il y avait polémique ? Dans les réseaux sociaux peut-être oui. Ce que je dis est clair : je ne suis pas quelqu’un qui se laisse guider par les émotions et ressentis au niveau des réseaux sociaux. Je n’en tiens pas compte. Ce qui m’intéresse, ce sont les populations. Nous avions dit à l’époque, avec le Conseil municipal qui était en session en période de Covid, qu’on allait renvoyer les questions ultérieurement. On aura une occasion d’échanger afin de favoriser la concertation avec les populations pour les choix les meilleurs.
Vous tenez donc à votre Place Macky Sall ?
C’est aux populations d’en décider. C’est une question qu’on a renvoyée. On en reparlera au moment opportun.