Le risque a un coût. Et c’est ce risque qui rend prohibitif les taux d’intérêt payés par les africains lorsqu’ils ont recours aux marchés financiers. En effet, là où l’Europe emprunte à un demi, voire à zéro pour cent, l’Afrique emprunte à six ou sept pour cent. C’est le facteur risque qui détermine cette différence, selon un expert financier. “L’instabilité et la faiblesse économique des pays africains expliquent cela”, poursuit-il.
Pour sa part, Guy Silva Thiam, fondateur de l’institut africain de trading boursier (IATB) souligne que le fait d’emprunter en devises étrangères oblige les bailleurs à pondérer leur risque à plus de 100%, par conséquent notre risque est doublé de ce simple fait. “En outre, le principe des Eurobonds est de permettre aux Etats considérés comme les plus risqués de se refinancer ce qui conduit à des taux très élevés. Je tiens à faire remarquer que la France a renoncé en 2011 à lever des eurobonds sous pression de l’Allemagne juste pour ne pas affaiblir l’UE et depuis lors le marché des eurobonds devient de plus en plus un marché pour les pays africains”, dit-il.
Cependant, selon Rfi, les grandes puissances et les pays émergents sont tombés d’accord sur le principe de corriger cette injustice qui frappe l’Afrique. L’idée qui circule entre les capitales de la finance mondiale, et les institutions de type FMI est de permettre aux Etats de troquer leurs dettes à taux élevés contre des dettes à bas taux, ce qui permet d’énormes économies sur les remboursements. Une proposition notamment mise sur la table par le Comité économique pour l’Afrique des Nations unies.