Bien, mais peut mieux faire. Tel semble être l’avis de Guy Silva Thiam, au vu de ses propositions économiques pour lutter contre le coronavirus. Dans un document intitulé : Mes propositions économiques contre le Covid-19, Guy Silva Thiam, expert en finance et fondateur de l’Institut Africain de Trading Boursier (IATB), affirme que dans une situation de guerre, il est impératif de prendre des mesures à court terme, mais il est primordial d’intégrer les effets à plus ou moins long terme. «Cela aura pour conséquence d’atténuer au maximum les impacts économiques et sociaux», dit-il.
Le gouvernement du Sénégal préconise, dans l’immédiat, 69 milliards en aide alimentaire et 1000 milliards en appui pour atténuer les impacts économiques de la crise. Guy Silva Thiam considère certes que ces mesures sont salutaires, mais craint que les questions suivantes soient sans réponse: comment faire pour identifier les individus ayant droit, quelle entreprise accompagner, pour combien et sur quelle durée?
Aussi, l’ancien responsable de la communication des cadres du Ps, Vision socialiste, propose des mesures destinées à permettre aux Sénégalais de réaliser des économies, de réduire considérablement les dépenses de trésorerie de l’Etat ainsi que les risques d’abus. Il propose ainsi le relèvement des tranches sociales sur les consommations d’électricité et d’eau ainsi que la suspension de la redevance télécom sur la durée de l’état d’urgence. Guy Silva Thiam propose également la suspension des échéances des créances dues (civiles, commerciales et bancaires) durant la même période.
En effet, il explique que si les sénégalais subissent les contre coups de la pandémie, il ne sert à rien d’exiger le paiement de dettes civiles si les personnes n’ont pas travaillé ou l’ont insuffisamment fait du fait d’une mesure étatique. Si on n’y prend garde, prévient-il, le fait de maintenir les échéances de paiement entrainera des situations d’impayés qui engorgeront nos tribunaux civils et commerciaux avec comme seule décision possible l’échelonnement.
«Afin que cette mesure soit pertinente, il faudrait effectivement que l’Etat permette aux banques de réaliser des économies fiscales (allègement, report) notamment sur les taxes 2020 en plus d’un fonds de bonification qui prendra en charge une partie des intérêts. Cette décision pourrait être accompagnée de grâces fiscales sur le non-paiement des droits d’enregistrement des contrats d’ouverture de compte. Ces mesures incitatives aideront les banques à accompagner plus facilement les économies impactées », plaide le directeur de IATB.
Puis il ajoute : «L’Etat devra suspendre les taxes sur les biens déclarés de première nécessité (liste à réactualiser si besoin) afin de réduire de 20 à 30% le coût au consommateur. Afin de lutter contre les réticences les agents des collectivités territoriales, les agents du contrôle économique, entre autres pourraient être mis à contribution dans le contrôle, la surveillance, les contraventions s’il y’a lieu».
Enfin, il affirme qu’avec les mesures de la Bceao, la Bad, le Fmi et la Banque mondiale, il est primordiale, au vu des impacts budgétaires en recettes et dépenses, que notre déficit budgétaire soit porté à 5% minimum ce qui nous fournira plus de 80 milliards de capacité de remboursement et un endettement supplémentaire à long terme de 200 à 300 milliards.
4