Sénégal-Migration clandestine

Migrations ; assurer des alternatives efficaces aux voyages dangereux

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Renforcer la protection et les solutions pour les réfugiés et les demandeurs d’asile en Afrique de l’Ouest est un impératif en réponse aux flux migratoires mixtes

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a réuni du 4 au 7 décembre des représentants des autorités nationales en charge des questions d’asile des quinze pays d’Afrique de l’Ouest et du Tchad pour discuter des principaux défis et des opportunités liés à la protection des réfugiés dans les flux migratoires mixtes. Ils ont été rejoints le 7 décembre 2017 pour un colloque sur la même thématique par des représentants de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’OIM et d’autres agences des Nations Unies, ainsi que de la société civile et des universitaires.

« La migration mixte est un phénomène complexe en raison de la multiplicité des facteurs qui déterminent les mouvements et des différents besoins et profils des personnes impliquées », a déclaré Liz Ahua, Représentante régionale du HCR pour l’Afrique de l’Ouest. « Les individus utilisent les mêmes itinéraires et les mêmes modes de transport pour se déplacer, mais ils se déplacent pour des raisons différentes », a-t-elle ajouté à l’ouverture du colloque.

Des centaines de milliers de personnes se déplacent chaque année en Afrique de l’Ouest et vers d’autres régions du monde. Beaucoup fuient la persécution, les violations des droits humains et les conflits armés dans leur pays d’origine et peuvent bénéficier d’une protection en tant que réfugiés en vertu du droit international.

« Beaucoup de ceux qui entreprennent des voyages périlleux de l’Afrique de l’Ouest vers l’Afrique du Nord et l’Europe sont exposés à d’indescriptibles violations de leurs droits fondamentaux », a affirmé Mme Ahua. « Aucun réfugié ou demandeur d’asile ne devrait avoir à mourir en recherchant la protection internationale », a-t-elle déclaré, déplorant les nombreuses victimes de ce phénomène. «  Renforcer l’accès à la protection et aux solutions durables pour les réfugiés dans la région est essentiel pour assurer des alternatives efficaces aux voyages dangereux », a-t-elle proposé.

Tous les pays d’Afrique de l’Ouest, à un moment ou à un autre, ont été confrontés à des situations d’afflux massif de demandeurs d’asile et ont répondu avec une grande générosité. Tous aujourd’hui peuvent être pays d’origine, de transit et de destination pour les flux mixtes. « Le contexte migratoire mixte pose des défis uniques pour garantir le respect du droit de demander et d’obtenir l’asile », a déclaré Mme Ahua.

Le manque de protection effective dans certains pays d’asile ou de transit, les difficiles conditions d’accueil, les longues procédures d’asile ainsi que le manque d’assistance ou de possibilités de reconstruire leurs vies figurent parmi les causes des mouvements de réfugiés et de demandeurs d’asile.

Pour répondre à ce phénomène complexe, les participants ont reconnu la nécessité de renforcer les mécanismes d’identification et de référencement, d’améliorer la collecte et l’analyse de données sur les flux mixtes, ainsi que de renforcer l’accès aux voies complémentaires vers les pays tiers, telles que les réunifications familiales, les programmes d’aide à la mobilité et l’emploi ou d’éducation. Cela nécessite également une communication efficace avec les communautés d’origine de celles et ceux qui sont en mouvement ou susceptibles de bouger, afin de mieux les informer des risques et des options disponibles pour bénéficier de la protection internationale en Afrique de l’Ouest.

Des recommandations clés ont été formulées autour de priorités communes et seront développées et adaptées au niveau national avant d’être traduites en plans de travail réalisables.

« La migration mixte nécessite une réponse intégrée impliquant une collaboration et une coordination renforcées de tous les acteurs, ainsi qu’un engagement accru des autorités nationales compétentes en matière d’asile », a déclaré Mme Ahua. « Le HCR est déterminé à aider les États à mettre en place des mesures de protection dans le cadre des migrations mixtes qui garantissent la protection et la mise en œuvre de solutions pour les personnes relevant de sa compétence », a-t-elle conclu.

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