Quand l’opposition majoritaire se retrouve exclue des échanges avec la majorité présidentielle sur le processus électoral, et qu’elle s’organise dans un cadre au nom bien évocateur “Initiative pour des Élections Démocratiques”, cela signifie tout simplement qu’il y’a un gros problème et bien des dangers à l’horizon, selon Moly Dieng.
« Les dernières législatives ont consacré un scandale dans les annales des élections en Afrique, jamais aux plus sombres moments du parti unique, les populations sénégalaises se sont vues interdites d’exercer un droit acquis depuis les États généraux de 1789, ou la voix de la colonie se fit entendre par l’envoi d’un ” cahier de doléances et de remontrances” », déclare le Secrétaire national chargé des élections de l’ACT.
«Celui de s’exprimer librement dans ses choix. Ce régime a osé saboter la distribution des cartes d’électeur en faisant de la rétention. Un fichier truffé d’erreurs et d’incohérence. Et on ose appeler les sénégalais à réutiliser ces mêmes procédés », poursuit-il.
D’après lui, quand un ministre de l’intérieur déclare sans sourciller qu’il fera tout pour faire élire son président de candidature, il ne fait plus de doute que ce processus électoral est totalement vicié et prêt à rééditer le coup de juillet 2017, peu importe le coût social que cela pourra entrainer.
Moly Dieng affirme que l’ACT souhaite des élections démocratiques, transparentes et apaisées. Ceci passe par un audit de tout le processus, et non pas uniquement du fichier, une commission arbitrale tripartite (pouvoir, opposition réelle, société civile) pour conduite les concertations autour dudit processus, une haute autorité indépendante pour gérer le processus électoral en lieu et place de l’inutile Cena, une inscription et une distribution des cartes aux sénégalais en toute transparence, un bulletin unique synonyme de baisse des coûts et des fraudes, et des procédures fiables pour garantir la sincérité du scrutin, entre autres.
«De l’analyse de ce qui se passe sur le terrain et des déclarations des uns et des autres, nous en sommes encore loin d’un processus pouvant garantir l’expression libre de la volonté des citoyens. Les développements supra indiquent clairement que nous n’en prenons pas le chemin. La responsabilité incombe directement au pouvoir actuel », dit-il encore.
«Cette ambition d’obtenir coute que coûte un deuxième mandat, peu en importe le cout pour le peuple sénégalais, est simplement nauséabonde et notre peuple ne mérite pas ce recul démocratique. Il s’agira de se battre avec tout l’arsenal qu’offre notre démocratie pour que la forfaiture ne passe pas », conclut Moly Dieng.