MOR GASSAMA, ECONOMISTE : «A chaque voyage, le président de la République doit intégrer une forte délégation du patronat»

Eco-Finance

Les présidents des pays développés se déplacent avec un bataillon d’hommes d’affaires. Cela leur permet de nouer des contacts et de gagner éventuellement des marchés dans les pays d’accueil. C’est la diplomatie économique. Et c’est ce que prône, dans cet entretien, l’économiste Mor Gassama. Selon lui, cela permettra aux capitaines d’industrie nationaux de  saisir des opportunités d’affaires qui vont se répercuter positivement dans le pays, notamment dans la lutte contre le chômage.

WalfQuotidien: Vous prônez la diplomatie économique en donnant l’exemple de l’Europe et du Maroc. Comment le gouvernement doit s’y prendre?

Mor GASSAMA: Je voudrais dire par là qu’à chaque fois qu’il y a un déplacement du président de la République qu’on intègre une forte délégation représentative du patronat sénégalais, afin de leur permettre de nouer des partenariats et qu’il donne des gages de sécurité de part son statut. Ce qui permettra à nos entrepreneurs et /ou opérateurs économiques de saisir des opportunités d’affaires. Le président de la République doit veiller au suivi strict et à l’évaluation.

Est-ce que, selon vous, le pouvoir joue ce rôle d’ambassadeur pour les hommes d’affaires locaux?

Il est de son devoir de le faire, d’autant plus que plus leur business est florissant plus ce sont des recettes supplémentaires dans les caisses de l’Etat. En plein de la résorption d’une partie des demandeurs d’emploi. Cela veut dire qu’en réalité tout le monde y trouve son compte.

N’avez vous pas l’impression qu’on privilégie le soit disant hommes d’affaires qui n’ont pas de grandes entreprises au détriment des vrais hommes d’affaires qui ne font pas de politique ?

Absolument. On constate souvent que le régime a ses entrepreneurs qu’il privilégie. Malgré tout, les vrais entrepreneurs sont toujours là et continuent à résister parce qu’ils sont dans leur domaine de prédilection. Toutefois, leur business pourrait mieux se développer avec l’appui des pouvoirs publics. Ces derniers ont souvent tendance à combattre certains hommes d’affaire qui refusent de travailler avec eux parce qu’ils pensent souvent qu’ils soutiennent secrètement leurs adversaires politiques.

N’avez-vous pas l’impression qu’on déroule le tapis rouge plus aux investisseurs étrangers qu’aux nationaux?

Apparemment surtout avec l’influence diplomatique de leurs États. Ce qu’il faudrait retenir est que certains parmi eux  ont besoin d’être en partenariat avec  des investisseurs nationaux comme également d’autres qui viennent pour les concurrencer. Dans tous les cas de figure les pouvoirs publics ont l’obligation d’apporter soutien et assistance aux nationaux en priorité.

WalfQuotidien

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